Département : pour une agriculture résiliente et dynamique

L’Assemblée départementale a eu lieu le 3 juin 2024 à partir de 9h, en salle des séances au Conseil départemental d’Évry. Vingt-neuf dossiers y ont été présentés […]

L’Assemblée départementale a eu lieu le 3 juin 2024 à partir de 9h, en salle des séances au Conseil départemental d’Évry. Vingt-neuf dossiers y ont été présentés et soumis au vote des 42 conseillers départementaux. Parmi les sujets phares de cette assemblée, une proposition de nouvelle politique départementale agricole a été présentée et votée.
Le Département se positionne comme un acteur majeur du développement de l’activité agricole en soutien des agriculteurs ainsi que dans le développement de projets majeurs et structurants. Il souhaite le maintien de 45 % d’espaces agricoles sur l’ensemble du territoire essonnien et s’engage pour une connaissance accrue des Essonniens et notamment des collégiens, de l’agriculture essonnienne, de ses agriculteurs, de leur métier et de leur quotidien. Enfin, il porte la volonté d’une dynamisation de la filière élevage en Essonne et accompagne le développement d’une stratégie « bas carbone », en lien avec l’écosystème essonnien.
Avec un territoire composé à 70 % d’espaces agricoles et forestiers, l’Essonne conserve un caractère agricole fortement marqué (45,6 % d’espaces agricoles). L’agriculture est donc une composante majeure du territoire qui répond à plusieurs fonctions : économique, sociale, sociétale, environnementale et paysagère.
On dénombre 665 exploitations agricoles en Essonne en 2020. La surface agricole utilisée est de 83 078 hectares. Ce sont 118 communes sur 151 en Essonne qui sont spécialisées dans les grandes cultures. La polyculture et le polyélevage concernent 16 communes, tandis que 14 communes sont spécialisées dans le maraîchage et l’horticulture.

Les acquis de la politique agricole actuelle : dynamique, fonctionnelle et durable
La politique agricole départementale pour la période 2017-2020 visait à garantir une agriculture essonnienne, dynamique, fonctionnelle et durable. Elle répond à la fois aux besoins des agriculteurs et à ceux des Essonniens, avec pour cadre d’action essentiel l’installation de nouveaux agriculteurs, le maintien des exploitations agricoles existantes par le développement de pratiques plus durables (rationalisation des intrants, accompagnement vers de nouvelles méthodes…), l’amélioration de la compétitivité et la diversification des exploitations agricoles.
L’expression du monde agricole, fin 2023-début 2024, a traduit de très fortes inquiétudes sur l’avenir de l’agriculture française ; le Conseil départemental est resté à l’écoute des agriculteurs essonniens.
Le bilan est positif :
• 206 exploitations agricoles ont été aidées à travers la mise en place de plusieurs dispositifs de politique départementale ;
• de nombreuses exploitations ont été aidées dans le cadre de soutiens exceptionnels liés aux aléas climatiques ainsi que plusieurs partenariats avec des organismes du monde agricole. Par exemple, l’aide exceptionnelle « Moissons » a bénéficié à 486 exploitations pour un montant de 418 868 €. La production de cresson, filière essonnienne, a reçu 68 173 €, dont 24 800 € pour l’IGP ;
• l’Essonne est le 2e département francilien en bio avec 160 exploitations agricoles en bio ou en cours de conversion (13 % des surfaces agricoles).

Une nouvelle politique agricole, dynamique et résiliente
Pour la définition de sa nouvelle politique agricole, le Département a souhaité s’engager dans un processus de concertation avec de nombreux acteurs autour de trois grandes phases :
• des échanges avec les acteurs du monde agricole sur leurs perspectives, leurs orientations et leurs visions de l’agriculture essonnienne ont été réalisés avec les organisations professionnelles agricoles ;
• une mission confiée au CESEE* orientée sur les enjeux de l’agriculture et de l’alimentation : innovation, attractivité, diversification agricole, enjeux de santé (qualité, alimentation saine) ou encore durabilité de l’agriculture ;
• les rencontres agricoles de l’Essonne du 3 avril 2024 organisées à Étréchy ont permis de rassembler une centaine d’acteurs.
Il est proposé que la nouvelle politique départementale agricole se développe autour de trois grands principes :
• permettre à chaque agriculteur essonnien de disposer du choix des pratiques, et accompagner ceux-ci, vers l’adaptation de leur activité aux changements techniques et climatiques ;
• accroître la résilience de l’agriculture essonnienne à travers : l’accompagnement à la transition agro-écologique, le développement de l’innovation et le renouvellement des générations ;
• contribuer à l’évolution de l’agriculture essonnienne, de ses filières, de sa diversification.

Une nouvelle politique structurée autour de quatre axes
• Axe 1 : Soutenir la transmission des exploitations agricoles et l’installation de nouveaux agriculteurs, leviers nécessaires pour le renouvellement des générations.
• Axe 2 : Contribuer au développement d’une activité agricole, compétitive, diversifiée et adaptée aux besoins.
• Axe 3 : Soutenir la résilience de l’agriculture essonnienne, en accompagnant les pratiques répondant aux enjeux du changement climatique et de la biodiversité.
• Axe 4 : Développer l’innovation en agriculture au service des agriculteurs et du territoire.

Objectifs
Dans le cadre de la déclinaison opérationnelle de la politique, il est proposé de renforcer, pour les dispositifs de soutien financier, les critères de majoration de l’intervention départementale, autour de :
• l’agriculture bio et la convention en bio ;
• les jeunes agriculteurs (moins de 40 ans) ou les nouveaux installés depuis moins de 5 ans ;
• les projets menés collectivement par les agriculteurs ;
• les projets situés en « zone eau ».
Plusieurs dispositifs permettant un accompagnement direct des agriculteurs sont d’ores et déjà envisagés :
• inscription en tant que co-financeur public dans le cadre de la déclinaison régionale du Plan stratégique national (Pac – Feader) – PCAE ;
• poursuite et mise à jour du dispositif Agriculture Leader (GAL Gâtinais et GAL Plateau de Saclay) ;
• actualisation de dispositifs existants comme la protection intégrée, le plan cadre en faveur de l’agriculture…

* CESEE : Conseil économique, social et environnemental de l’Essonne.