L’Assemblée départementale des Hauts-de-Seine, dirigée par Georges Siffredi, a voté son budget primitif pour 2025. Une fois de plus, les finances du Département sont impactées par […]
L’Assemblée départementale des Hauts-de-Seine, dirigée par Georges Siffredi, a voté son budget primitif pour 2025. Une fois de plus, les finances du Département sont impactées par l’effet « ciseau » observé depuis trois ans : des recettes en chute libre couplées à une explosion des dépenses. En 2025, cette tendance persiste avec un prélèvement supplémentaire de plus de 40 millions d’euros sur les recettes de fonctionnement, tandis que les dépenses liées aux solidarités augmentent de 36 millions d’euros, portant le budget total de ce secteur au-delà du milliard d’euros, soit 62 % des dépenses de fonctionnement. Malgré des mesures d’économies significatives, qui devraient générer 33 millions d’euros d’économies, cette tendance haussière, exacerbée par un désengagement de l’État, reste difficile à inverser.
Face à ce défi, le Département des Hauts-de-Seine n’entend pas céder à la tentation de réduire ses investissements. Au contraire, il a pris la décision d’investir massivement pour préparer l’avenir. 550 millions d’euros seront ainsi alloués à des projets essentiels, comme la rénovation des collèges, l’amélioration des équipements sociaux et culturels, ainsi que le soutien aux mobilités et à la transition écologique. Cette stratégie d’investissement est d’autant plus importante dans un contexte où l’État, en réduisant ses contributions, ne facilite pas la gestion des dépenses sociales.
Georges Siffredi, président du Département, a exprimé son mécontentement face à cette situation : « Depuis 2022, nous avons perdu 300 millions d’euros de recettes de DMTO, alors que nos dépenses sociales ont augmenté de plus de 100 millions d’euros. Ce déséquilibre structurel ne cesse de se creuser, et, à chaque fois qu’une lueur d’espoir apparaît, elle est immédiatement neutralisée par des décisions fiscales qui viennent plomber nos finances. » Le Dilico, une nouvelle ponction sur les recettes fiscales, est l’exemple même de cette politique contraignante imposée par l’État, accentuant encore les difficultés du Département.
Un modèle de financement des Départements en crise
La crise du financement des départements n’est plus un phénomène isolé, mais une réalité qui touche de nombreuses collectivités, et les Hauts-de-Seine ne font pas exception. En réponse à cette situation, le Département a mis en place des mesures d’économies pour limiter l’impact de la hausse des dépenses. Ces économies, à hauteur de 33 millions d’euros, visent à préserver la qualité des services publics tout en réduisant certains budgets non essentiels. Parmi les décisions prises figurent la suspension du festival Chorus, un recentrage du dispositif Pass+ sur les collégiens, ainsi que la suppression de dispositifs redondants avec ceux de la Région ou de l’État. En outre, des économies d’énergie seront réalisées grâce à la performance énergétique des bâtiments publics et à la suspension de l’indexation des subventions de fonctionnement versées aux communes.
Cependant, malgré ces efforts, les dépenses de fonctionnement continuent de croître, principalement en raison de l’augmentation des besoins dans le secteur des solidarités. Les dépenses liées aux allocations sociales telles que le RSA, l’Apa et la PCH ne sont pas sous contrôle, et la faible compensation de l’État pour ces charges entraîne un déficit de 200 millions d’euros pour le Département des Hauts-de-Seine. Cette situation est d’autant plus problématique que l’État poursuit sa politique de gel des recettes fiscales locales. La TVA, par exemple, qui aurait dû compenser la perte de certaines taxes, est désormais sous le contrôle de l’État, rendant cette recette moins prévisible et davantage soumise aux aléas des décisions nationales.
L’introduction du Dilico en 2025, une nouvelle ponction sur les recettes fiscales des départements, ne fait qu’aggraver la situation. Il s’ajoute à la perte de la DGF, qui représente, depuis 2013, un manque à gagner de 1,8 milliard d’euros pour le Département des Hauts-de-Seine. Cette perte équivaut à plus d’une année entière de dépenses de fonctionnement, mettant encore davantage en évidence les failles du modèle de financement actuel. La situation est donc clairement insoutenable à long terme, et il devient impératif de trouver une solution structurelle qui permette aux départements de financer leurs missions essentielles sans dépendre de décisions centralisées.
Un budget pour l’avenir des Hauts-de-Seine
Malgré les difficultés financières, le Département des Hauts-de-Seine reste résolument engagé à soutenir ses habitants, notamment les plus vulnérables. Le budget des solidarités dépasse désormais 1 milliard d’euros. Le Département continue de déployer des politiques ambitieuses en faveur de la cohésion sociale et de l’inclusion. Ainsi, 243 millions d’euros sont consacrés à la protection de l’enfance, avec une attention particulière pour le développement de solutions d’accueil adaptées, comme la Maison de l’Avenir à Nanterre. Le budget alloué aux personnes handicapées s’élève à 229 millions d’euros, avec des mesures renforcées pour leur inclusion et leur maintien à domicile. Les personnes âgées bénéficient également d’un soutien de 167 millions d’euros, dont une large part est dédiée au maintien à domicile. Enfin, 203 millions d’euros sont alloués aux bénéficiaires du RSA pour leur assurer un accompagnement personnalisé et faciliter leur retour à l’emploi.
La réussite des collégiens reste une priorité de l’action départementale, avec une mobilisation de 84 millions d’euros pour le fonctionnement des collèges et la restauration scolaire. En parallèle, une politique transversale en faveur de la jeunesse est mise en place avec un budget de 52 millions d’euros pour soutenir les 11-25 ans, en intervenant dans des domaines aussi variés que la prévention, l’engagement citoyen, la culture et le sport.
Enfin, pour préparer l’avenir, le Département maintient son niveau d’investissement avec 550 millions d’euros prévus pour des projets structurants. Parmi ces projets, on trouve la construction de nouveaux établissements de protection de l’enfance, la rénovation de plusieurs collèges et la mise en œuvre de nouveaux équipements sportifs et culturels. Le Département poursuit également son plan Vélo et ses aménagements de voirie, ainsi que l’aménagement des berges de Seine et la création de nouveaux espaces de nature.
Pour assurer le financement de ces projets, le Département continue d’apporter son soutien aux communes, avec 67 millions d’euros de subventions d’investissement dans le cadre des contrats de développement Département/Ville. Ces initiatives s’inscrivent dans l’Agenda 2030 des Hauts-de-Seine, un outil stratégique pour piloter les politiques en matière de bien-être des habitants, de jeunesse, de citoyenneté, ainsi que de climat et de biodiversité. Dans cette optique, le budget primitif 2025 adopte la grille du « budget vert », qui permet d’évaluer les progrès réalisés et d’identifier les pistes d’amélioration pour renforcer l’engagement du Département dans les domaines environnementaux, sociaux et économiques.