Désintoxication numérique

Nombre de personnes paniquent ou craignent que le monde ne s’écroule si elles venaient à perdre leur connexion Internet. Comment rester en contact avec ses amis et sa famille, comment travailler et même, pour certains, comment espérer trouver le grand amour ? On a tellement intégré Internet dans sa vie qu’il est presque impossible d’imaginer ce qu’on serait sans lui. Pourtant, il existe plusieurs bonnes raisons pour lesquelles on devrait essayer de se « débrancher » pendant au moins une semaine. Un monde sans wifi oblige à sortir de sa zone de confort, à redécouvrir des centres d’intérêt qu’on a peut-être oubliés et à renouer des relations avec des personnes plutôt qu’avec des écrans. Il peut non seulement aider à mieux profiter du temps qu’on « dépense » en ligne, mais il est bon pour la santé mentale.

Si on a déjà eu l’impression de passer trop de temps devant son écran – ordinateur, mais aussi tablette, téléphone, télé –, une désintoxication numérique est un excellent moyen de « réinitialiser » ses priorités, retrouver des domaines de sa vie délaissés, briser le cycle de la fibre sans fin. On sera en effet en mesure de reconnaître que le temps est trop précieux pour le voir défiler devant ses seuls yeux, généralement seul, en silence, sans interactions ou presque. Lorsqu’on se voit obligé de passer plus de temps dans le monde réel, on réalise forcément son addiction au virtuel. Des études montrent que le fait de surveiller ses habitudes en ligne peut être précisément un moyen efficace de s’en défaire. Il est important de noter qu’une désintoxication numérique ne signifie pas qu’on se coupe complètement du dialogue. On peut toujours interagir avec ses amis et sa famille, mais on sera moins dépendant d’Internet pour le faire. En somme, ce qu’on a fini par communément appeler « la vraie vie ».

L’un des principaux avantages potentiels d’une désintoxication numérique est qu’on aura plus de temps pour se connecter avec ses proches. Dans sa vie bien remplie de sons HD et d’images 3D, il peut être facile de laisser ses relations de côté, ou de passer moins de temps avec les gens qu’on le souhaiterait. Même si on y pense quelquefois, Internet reprend rapidement le fil de « la réalité » et accapare la plus grande partie du temps. Or, de la manière la plus logique qui soit, si on passe moins d’heures en ligne, on aura plus de temps pour sortir et rencontrer ses amis et sa famille. Certes, cela prendra forcément plus de temps, mais ce sera excellent pour sa santé (physique et mentale) et bien plus amusant. Il ne faut d’ailleurs pas hésiter à annoncer cette détox aux proches : le fait de se débrancher de la toile doit être perçu comme un acte de courage qui mérite d’être partagé.

Une désintoxication numérique n’est pas un signe de renoncement, mais bel et bien d’apprentissage. Elle donne le temps de réfléchir à ses priorités, redécouvrir d’anciens centres d’intérêt et d’en découvrir de nouveaux, qui n’ont d’ailleurs peut-être pas leur place sur la toile. Mais pas seulement : elle améliore sa concentration, incite à réfléchir à l’équilibre entre sa vie professionnelle et sa vie privée, crée un mode de vie sain où l’un et l’autre ne s’entremêlent pas en permanence. Parfois, on peut être tellement pris par ce que tout le monde semble faire qu’on oublie de prêter attention à nos propres désirs. Lorsqu’on est moins connecté, on perd cette habitude de se comparer aux autres, via les médias sociaux notamment. Passer moins de temps en ligne, c’est se concentrer sur ce qui rend vraiment heureux. On retrouve alors, d’une certaine manière, sa propre identité.

Renoncer à Internet est synonyme de panique ou d’incertitude. Certes, le challenge est loin d’être facile. Pour autant, il est normal d’être anxieux à l’idée de se déconnecter et on doit s’y préparer, créer un plan en amont, autrement dit dresser une liste de toutes les choses à réaliser pendant la période de déconnexion. Vu que cette décision est volontaire, l’une des meilleures choses à faire est de rester positif tout au long du processus et être fier de s’y être engagé… quitte à se tenir à l’écart des personnes qui pourraient inciter à une reconnexion intempestive. Un bon livre est encore le meilleur moyen de rester zen. Un livre avec de vraies feuilles passant entre les doigts !