Est Ensemble : bulles d’été urbaines

Alors que les beaux jours s’installent sur l’Est parisien, l’agitation de la ville ne semble jamais vouloir ralentir. Pourtant, entre bitume et béton, une respiration nouvelle s’offre aux habitants : un été d’évasion à deux pas de chez eux, dans les friches réinventées par le dispositif TempO’, porté par Est Ensemble. Du 28 juin au 31 août, ces lieux délaissés se métamorphosent en espaces de vie, d’expérimentation et de partage. Au programme : jardins partagés, festivals en plein air, ateliers créatifs, rencontres citoyennes et nuits sous les étoiles.
Loin de l’idée de lieux vacants et abandonnés, les friches deviennent de véritables « bulles » où l’on respire mieux, où l’on crée du lien, où l’on cultive la terre autant que les idées. TempO’, en favorisant les occupations temporaires, encourage l’implantation d’initiatives culturelles, sociales, agricoles ou festives. C’est une invitation à réinventer la ville, à en faire un territoire commun, vivant et inclusif.
À Bagnolet, l’AJDB (Association des jeunes pour le développement à Bagnolet), située au 5 rue Pierre Brossolette, s’impose comme un acteur de cette transformation. Tout au long du mois de juillet, l’association se consacre à la jeunesse : chaque jour de la semaine, les enfants sont accueillis autour de trois thèmes – « Je sors », « Je bouge », « Je découvre ». À la croisée de l’amusement et de l’apprentissage, ces animations quotidiennes aboutiront à une fête familiale au parc de la A3 (94 rue Lénine) où parents et enfants se retrouveront pour un moment festif. Le samedi 28 juin, la Fête de quartier des Malassis – joliment nommée Le monde incroyable des Malassis – mettra à l’honneur les cultures du monde et les acteurs du territoire. Et du 15 au 18 juillet, un festival dédié à l’agriculture urbaine viendra sensibiliser le public autour de cette thématique écologique désormais incontournable.
Non loin, le terrain d’aventure de la petite plage, au 55 rue Louise Michel, ouvre ses portes les mercredis, samedis et dimanches après-midi. Véritable havre pour les familles, il se transforme certains soirs en camping éphémère avec « La nuit du terrain » (les 19 juillet et 16 août). Sous les lampions, autour d’un feu, on partage repas, animations et petit-déjeuner dans un esprit d’aventure urbaine. À la tombée de la nuit, le lieu devient aussi cinéma en plein air les 2 et 10 août, et se réchauffe autour d’une soirée pizza au feu de bois le même week-end. La saison s’y clôturera en musique et en danse avec le bal de fin d’été, le 31 août.
À Bobigny, plusieurs lieux résonnent au rythme des initiatives citoyennes. Sur le site des vergers d’Hector, Les Cols verts organisent chaque mercredi de 14h à 17h des ateliers de jardinage et de construction pour les bénévoles. Une manière concrète de se reconnecter au sol et d’imaginer la ville comestible de demain.
Un peu plus loin, la Cyclofficine s’installe le 23 juillet dans le quartier Pont de Pierre, pour une session d’auto-réparation de vélo. Des outils, des pièces, des conseils et une philosophie : faire soi-même, ensemble.
Mais c’est sans doute La Prairie du Canal, au 55 rue de Paris, qui concentre l’esprit festif et agricole de l’été balbynien. Gérée par l’association La Sauge, la ferme urbaine propose les jeudis et vendredis du jardinage, du bricolage et des ateliers participatifs. Le lieu vit aussi au rythme des week-ends thématiques. Le 29 juin, une braderie et une vente de plantes ouvrent la saison. Les 5 et 6 juillet, place au Festival Cookie Records, une célébration musicale avec DJ sets, gâteaux géants et animations. S’enchaînent ensuite les open airs avec des collectifs renommés : Pitaya SoundSystem (12 juillet), Cracki Records (19 juillet), Hors-Sol (26 juillet), Engatson (23 août), et Dure Vie (30 août). Le 13 juillet, veille de fête nationale, la Prairie accueille un « Dimanche vert » entre volley, transats et pétanque. Le 27 juillet, créateurs racisés et collectifs queer s’unissent pour une journée artistique inclusive. Enfin, le 31 août, le lieu vivra une journée sport et nature orchestrée avec La Coloc’ de l’Ourcq. Entre escalade, tir à l’arc, volley et jardinage, la boucle sera bouclée. Entrée gratuite les dimanches, billetterie entre 5 € et 10 € les samedis.
Le Wonder, au 109 rue de Paris, n’est pas en reste. Le 2 juillet, il ouvre ses portes pour une visite de l’exposition réalisée par une classe de CM1 accompagnée par l’artiste François-Thibaut Pencenat. Une immersion dans le travail pédagogique et artistique. Le 13 juillet, place à la fête jusqu’à 2h du matin avec les beats de Tweak Soundsystem et un barbecue convivial en toile de fond du feu d’artifice municipal.
À Montreuil, l’association On sème tous, au 102 rue Hoche, cultive une autre forme de partage : celle de la terre et du lien social. Le 28 juin, elle organise une vente de plants de fleurs, légumes, fruits et aromatiques. Tous les mercredis, les passionnés se retrouvent pour jardiner ensemble. Et deux fois par semaine, une cantine solidaire permet de partager un repas dès 3 €, le tout sur inscription. Du 1er au 10 août, l’association participe au village estival « L’été est à Noue », avec ADN et le centre social 100 Hoche.
La Cycloficine de Pantin propose tout l’été des ateliers itinérants de réparation de vélos. Elle posera son stand le 2 juillet à la fois à Pantin (place Olympe de Gouges) et à Romainville (place Leonet), puis les 9, 16 et 30 juillet dans différents quartiers, de l’esplanade Marcel Cachin aux Courtillières. Un service écoresponsable et convivial, accessible à tous.
À Romainville, enfin, We Are All Builders, au 38 avenue Gaston Roussel, combine insertion professionnelle, formation et chantiers participatifs. De fin juin à début août, des dizaines d’ateliers sont proposés : découverte de métiers, droits du travail, usage professionnel du smartphone, rédaction de mails, mises à jour de CV, levée des freins à la mobilité, rencontres avec les entreprises. Des sessions de chantiers participatifs rythmeront également l’été les 4, 8, 24, 25, 31 juillet ainsi que les 1er, 7 et 8 août. L’objectif : se réapproprier les savoir-faire manuels tout en renforçant son autonomie.