Grand Paris Seine & Oise : chaleur renouvelable pour le Mantois

Le Conseil communautaire de Grand Paris Seine & Oise (GPS&O) a franchi une étape majeure dans sa transition énergétique en adoptant à une large majorité la délibération consacrée au renouvellement du contrat de concession du réseau de chaleur urbain du Mantois. Une décision stratégique qui s’inscrit dans la volonté de faire du territoire un pionnier de la production de chaleur décarbonée, tout en apportant un service plus efficace, plus étendu et plus vertueux aux habitants de Mantes-la-Jolie, Mantes-la-Ville et Limay.
Au cœur de ce projet, une double ambition : moderniser en profondeur les installations historiques, dont certaines datent de 1965, et élargir l’accès à ce service aux zones jusqu’ici non desservies. Ce chantier de grande ampleur, qui s’échelonnera jusqu’en 2030, vise à transformer le visage énergétique du Mantois en s’appuyant sur une synergie de solutions innovantes, durables et locales.
Le futur réseau puisera sa force dans un mix énergétique largement renouvelable. Il exploitera notamment la chaleur fatale – cette énergie habituellement perdue – issue de l’usine de valorisation énergétique de la Sarpi, implantée sur le port de Limay. Cette ressource, associée à la modernisation de la chaufferie biomasse déjà existante, permettra d’alimenter durablement les logements et équipements connectés au réseau. Des systèmes de stockage intelligents seront également mis en place pour optimiser la gestion de la chaleur produite, garantissant une distribution efficace et continue, même lors des pics de consommation.
Ce virage énergétique constitue un levier essentiel pour la mise en œuvre du Plan climat-air-énergie territorial (PCAET) de GPS&O, qui s’est donné pour mission de réduire drastiquement les émissions de gaz à effet de serre sur son territoire. Avec une part d’énergies renouvelables et de récupération estimée à plus de 91 %, ce nouveau réseau permettra d’éviter l’émission de plus de 30 000 tonnes de CO2 par an – soit l’équivalent de ce que rejetterait une ville moyenne alimentée uniquement par des énergies fossiles. À l’heure où la transition écologique s’impose comme une urgence planétaire, cette initiative locale prend une valeur exemplaire.
Mais l’impact de ce réseau dépasse la seule dimension environnementale. Il s’inscrit aussi dans une logique de justice sociale et de résilience économique. En réduisant fortement la dépendance aux énergies fossiles et aux fluctuations des prix du gaz, le réseau de chaleur offrira aux usagers une stabilité tarifaire bienvenue dans un contexte énergétique incertain. Le coût du raccordement sera, en outre, pris en charge pour les bâtiments existants durant les premières années du déploiement (2025 à 2028), et pour la première fois, une offre spécifique permettra également aux maisons individuelles situées le long du tracé d’accéder à cette solution collective, souvent réservée jusqu’alors aux grands ensembles.
En parallèle, GPS&O entend mobiliser l’ensemble de la population autour de ce projet structurant. Une consultation participative sera prochainement lancée pour choisir le nom et le logo du nouveau réseau, tandis qu’un programme de sensibilisation à destination des écoles et collèges des communes concernées sera mis en œuvre afin de faire de cette aventure énergétique une source de fierté et d’apprentissage pour les plus jeunes.
Pour Cécile Zammit-Popescu, présidente de la Communauté urbaine, cette démarche illustre parfaitement la volonté de GPS&O de conjuguer performance environnementale et intérêt collectif : « Ces avancées concrètes en matière d’énergies renouvelables s’inscrivent dans un cercle vertueux qui bénéficie autant à la planète qu’à notre quotidien. Ce nouveau réseau de chaleur est à la fois une réponse durable, un levier économique et une action tangible au service de tous les habitants. »
D’ici quelques années, les rues du Mantois seront parcourues par une chaleur silencieuse, propre et locale, fruit d’un engagement collectif pour l’avenir.