Grand Paris Seine & Oise : Eau adoucie

Dans un contexte où la question de la qualité de l’eau devient une priorité pour de nombreux habitants d’Île-de-France, la Communauté urbaine Grand Paris Seine & Oise (GPS&O) s’engage pleinement dans la bataille contre le calcaire. Avec l’ambition de rendre l’eau plus douce pour près de 363 000 habitants d’ici 2028, soit 83 % de sa population, le territoire poursuit un programme d’investissements ambitieux pour déployer un procédé de décarbonatation de l’eau. Ce projet, d’une ampleur sans précédent, entend non seulement améliorer la qualité de l’eau, mais aussi réduire les désagréments quotidiens liés à l’eau dure.
En 2024, une étude révélait que 68 % des Français étaient insatisfaits de la présence de calcaire dans l’eau du robinet, un phénomène particulièrement perceptible en Île-de-France. Dans la région, l’eau « dure » reste en effet la norme, et cette dureté engendre des coûts supplémentaires liés à l’entretien des appareils électroménagers, à la consommation d’énergie accrue, ainsi qu’à l’utilisation de produits anti-calcaire. Face à ce constat, GPS&O se distingue par sa politique proactive d’adoucissement de l’eau, bien loin des solutions temporaires. Elle s’engage à long terme avec un investissement massif dans de nouvelles infrastructures de décarbonatation.
La stratégie de décarbonatation de GPS&O a débuté en 2018 avec l’ouverture de l’usine de Flins-Aubergenville, gérée par Suez, suivie par trois autres unités opérationnelles. Ces installations ont permis d’approvisionner une grande partie du territoire en eau adoucie, un pas important vers un avenir sans calcaire. Toutefois, la collectivité ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. Dès l’été 2025, les communes de Fontenay-Saint-Père, Brueil-en-Vexin et Sailly profiteront à leur tour d’une eau adoucie grâce à l’unité de Follainville-Dennemont, rendue possible par une nouvelle interconnexion entre les réservoirs de Limay et de Fontenay-Saint-Père, prévue pour juillet 2025. Drocourt suivra, ajoutant sa population à la liste des bénéficiaires.
Puis, à l’automne 2025, une nouvelle unité de décarbonatation sera mise en service à Auffreville-Brasseuil. Ce projet alimentera quatre nouvelles communes, totalisant 24 373 habitants : Auffreville-Brasseuil, Breuil-Bois-Robert, Mantes-la-Ville et Vert. Ces nouvelles installations viendront compléter l’effort de GPS&O pour garantir une eau de qualité à de plus en plus d’habitants du territoire.
Mais l’ambition de GPS&O ne s’arrête pas là. En 2027, une nouvelle unité de décarbonatation sera opérationnelle à Achères, visant à desservir encore plus d’habitants. En 2028, la dernière phase du projet verra la mise en place de deux nouvelles unités, à Saint-Martin-la-Garenne et Meulan-en-Yvelines, pour desservir un total de 363 000 habitants.
L’extension du réseau d’eau adoucie s’inscrit dans une logique durable et vise à préserver les équipements domestiques tout en réduisant la consommation d’énergie nécessaire pour lutter contre le calcaire. À long terme, ce programme devrait aussi alléger les coûts associés à l’entretien des canalisations et appareils ménagers, en réduisant l’utilisation de produits chimiques.
La décarbonatation de l’eau est un procédé visant à réduire la teneur en calcaire dans l’eau dure. Ce processus est souvent réalisé grâce à un adoucisseur d’eau, qui fonctionne par échange d’ions. L’eau dure, riche en calcium et magnésium, passe à travers une résine échangeuse d’ions, qui remplace ces minéraux par du sodium, ce qui empêche la formation de tartre. Ce système permet d’éviter les dépôts de calcaire dans les canalisations, les appareils ménagers et améliore leur efficacité énergétique.
Le calcaire est naturellement présent dans l’eau et sa quantité dépend de la nature des terrains traversés. Plus une eau est dure, plus elle a une concentration importante en calcium et en magnésium. Si ces minéraux sont indispensables à l’homme, un taux trop important devient source de désagréments à tous les niveaux : vie quotidienne, consommation et budget. La décarbonatation permet d’atténuer ces inconvénients sans dénaturer les vertus du calcaire.
D’un point de vue économique, l’adoucissement de l’eau permet de prolonger la durée de vie des équipements domestiques tels que les chauffe-eau, les lave-linge ou les machines à café, en évitant l’accumulation de calcaire. Cela réduit les coûts de maintenance et les réparations des appareils, tout en améliorant leur efficacité énergétique. Moins de tartre signifie également moins de consommation d’énergie pour chauffer l’eau, ce qui peut se traduire par des économies sur les factures d’électricité ou de gaz.
Sur le plan social, une eau moins calcaire a un impact positif sur la qualité de vie quotidienne. L’eau adoucie est plus douce pour la peau et les cheveux, ce qui est particulièrement bénéfique pour les personnes ayant la peau sensible ou souffrant d’affections cutanées. De plus, elle permet de mieux préserver les vêtements et les tissus, en évitant leur encrassement rapide par les dépôts de calcaire.
Enfin, d’un point de vue environnemental, l’adoucissement de l’eau peut contribuer à réduire la consommation de produits de nettoyage, tels que les détartrants, qui contiennent souvent des produits chimiques nuisibles à l’environnement.