Grand Paris Seine & Oise : le Mantois chauffe éco et local

Le réseau écochaleur du Mantois s’apprête à franchir une nouvelle étape décisive dans la transition énergétique du territoire. Porté par la Communauté urbaine Grand Paris Seine & Oise (GPS&O) et Dalkia, ce projet d’envergure vise à étendre son maillage pour alimenter à terme l’équivalent de 20 000 logements à Mantes-la-Jolie, Mantes-la-Ville et Limay en chaleur renouvelable et locale. L’accord officialisé par Cécile Zammit-Popescu, présidente de GPS&O, et Benoît Guiblin, directeur régional Île-de-France de Dalkia, marque une avancée majeure vers un modèle énergétique plus propre, plus solidaire et plus résilient.
Le principe du réseau de chaleur repose sur un fonctionnement simple mais redoutablement efficace : une chaufferie centrale produit la chaleur, acheminée ensuite vers les bâtiments grâce à un réseau souterrain de canalisations. Dans le Mantois, cette chaleur est déjà à 92 % décarbonée, puisée dans des ressources locales et renouvelables. Le bois-énergie issu de filières régionales en constitue la principale source, garantissant un ancrage territorial fort et une valorisation de la forêt francilienne. Ce dispositif est complété par un système de cogénération qui permet de produire simultanément chaleur et électricité, maximisant ainsi l’efficacité énergétique de l’installation.
D’ici à 2030, ce mix énergétique vertueux sera encore renforcé par l’intégration de chaleur de récupération issue de l’Unité de Valorisation énergétique du Mantois et de l’usine d’incinération Sarpi, située sur le port de Limay. Ces nouvelles connexions permettront de boucler le réseau et d’alimenter un périmètre élargi couvrant un nombre croissant de bâtiments résidentiels, scolaires, hospitaliers et tertiaires. Grâce à cette évolution, ce sont près de 50 000 tonnes de CO2 qui seront évitées chaque année, soit l’équivalent de 25 000 voitures retirées de la circulation. Une performance environnementale remarquable qui place le Mantois à l’avant-garde des territoires engagés dans la lutte contre le changement climatique.
Mais au-delà de la question écologique, le projet s’inscrit dans une logique économique et sociale forte. Entre 2026 et 2030, de nouvelles zones seront raccordées progressivement, offrant aux habitants une énergie plus propre, à des tarifs compétitifs et stables. Les usagers déjà connectés ont d’ailleurs constaté des bénéfices concrets : durant l’hiver dernier, les foyers alimentés par le réseau ont vu leur facture de chauffage et d’eau chaude diminuer jusqu’à 40 % par rapport à une solution au gaz. Dans un contexte de volatilité extrême des prix de l’énergie, cette stabilité représente un atout considérable. Peu dépendant des énergies fossiles, le réseau écochaleur du Mantois garantit à ses abonnés une sécurité tarifaire durable, tout en contribuant à la souveraineté énergétique du territoire.
Ce réseau ne se contente pas de produire de la chaleur : il crée également du lien. En partenariat avec Dalkia, la Communauté urbaine GPS&O a intégré au projet une dimension sociale ambitieuse à travers le programme « 100 000 heures pour l’insertion sociale ». Ce dispositif mobilise les acteurs de l’emploi local – régies de quartier, Ateliers et Chantiers d’Insertion (ACI) et Plan local pour l’Insertion et l’Emploi (PLIE) – pour favoriser l’accès à l’emploi des habitants du territoire. Les chantiers liés au développement du réseau deviennent ainsi de véritables leviers d’insertion et de formation, offrant des opportunités concrètes à des personnes éloignées du marché du travail.
Cette signature scelle un engagement collectif pour un avenir plus durable. En unissant leurs forces, GPS&O et Dalkia démontrent qu’il est possible de concilier performance énergétique, justice sociale et développement économique local. L’écochaleur du Mantois illustre cette volonté de bâtir un modèle territorial équilibré, où chaque kilowattheure produit est porteur de sens et de progrès.