Dans le cadre de la stratégie énergétique nationale et à la suite du rapport de la mission parlementaire sur les modes de gestion des installations hydroélectriques, le Gouvernement engage une étape décisive pour relancer les investissements dans le secteur hydroélectrique. Une consultation publique, ouverte depuis le 22 mai 2025, permettra de sonder l’intérêt du marché pour de nouveaux mécanismes économiques favorisant la valorisation de cette énergie renouvelable stratégique.
Depuis plus de dix ans, un précontentieux entre la France et la Commission européenne relatif aux règles de mise en concurrence des concessions hydroélectriques freine les investissements dans le secteur. Or, avec ses barrages, ses centrales au fil de l’eau ou ses installations de pompage-turbinage, l’hydroélectricité représente une composante essentielle du mix énergétique français, tant pour sa faible empreinte carbone que pour sa flexibilité de production.
Pour sortir de l’impasse, le Gouvernement, en lien étroit avec la Commission européenne et les parlementaires, souhaite définir un nouveau cadre de gestion du parc hydroélectrique. Cette réforme vise à assurer la sécurité juridique, tout en rétablissant l’attractivité du secteur pour les investisseurs publics et privés.
Pilotée par la Direction générale de l’énergie et du climat (DGEC), la consultation porte sur l’intérêt des acteurs pour des produits de marché liés à des capacités virtuelles hydroélectriques. Ces produits représenteraient, sous forme de volumes d’énergie, différents types d’installations : centrales au fil de l’eau, centrales de lac ou stations de transfert d’énergie par pompage.
Concrètement, ces produits seraient attribués via enchères concurrentielles, avec plusieurs formats proposés : contrats journaliers, hebdomadaires, trimestriels ou annuels ; profils constants ou variables selon les pics de demande. L’objectif est d’évaluer leur pertinence économique, leur impact sur les marchés de l’électricité et les conditions optimales de commercialisation.
Cette démarche s’inscrit dans une volonté plus large de réactiver l’investissement dans l’hydroélectricité, dans un contexte de transition énergétique, d’essor des énergies renouvelables et de sécurisation de l’approvisionnement électrique. Elle vise également à préserver un savoir-faire industriel et un patrimoine technique structurant pour de nombreux territoires.
La consultation est ouverte jusqu’au 15 juin 2025 à l’ensemble des acteurs du secteur : producteurs, fournisseurs, gestionnaires de réseau, investisseurs et associations professionnelles. Leurs contributions permettront d’éclairer les décisions du Gouvernement sur l’évolution du cadre juridique et économique de l’hydroélectricité.