Face à la recrudescence de l’influenza aviaire hautement pathogène (IAHP en abrégé) en Europe et dans certaines régions de France, le ministère de l’Agriculture, de l’Agro-alimentaire et de la Souveraineté alimentaire a annoncé un relèvement du niveau de risque pour le territoire métropolitain. Publié au Journal officiel le 15 octobre 2025, l’arrêté ministériel élève le niveau de risque national de « négligeable » à « modéré », afin de renforcer la protection des élevages avicoles.
Cette décision intervient dans un contexte de forte circulation du virus chez les oiseaux migrateurs. Les récentes détections d’IAHP en Europe, particulièrement en Espagne et en Allemagne, signalent une dynamique d’infection active parmi les populations d’oiseaux sauvages. En France, deux premiers foyers ont été confirmés au début du mois d’octobre : le 10 octobre dans un élevage de faisans et de perdrix du Pas-de-Calais, puis le 14 octobre dans une basse-cour de Seine-Maritime. Ces contaminations soulignent le risque de nouvelle introduction du virus dans les élevages à partir de la faune sauvage migratrice.
En conséquence, des mesures de prévention et de biosécurité renforcées sont désormais en vigueur à l’échelle nationale. Les éleveurs doivent notamment protéger leurs volailles selon leur situation géographique : dans les zones à risque de diffusion (ZRD1), les palmipèdes de moins de 42 jours doivent être mis à l’abri et les rassemblements d’oiseaux interdits, tandis que dans les zones à risque particulier (ZRP2), toutes les volailles doivent être mises à l’abri, les mouvements de gibier et l’emploi d’appelants sont strictement encadrés. Ces mesures s’accompagnent d’obligations de biosécurité renforcée pour le transport des palmipèdes et l’utilisation des appelants sur l’ensemble du territoire. Les listes détaillées des communes concernées par ces zones sont consultables en ligne.
Ce dispositif complète la campagne de vaccination obligatoire des élevages commerciaux de canards de plus de 250 têtes, lancée pour la première fois en France le 1er octobre 2023. Les résultats sont probants : seulement 10 foyers détectés en 2023-2024 et 15 en 2024-2025, contre plusieurs centaines avant la vaccination. La stratégie est ainsi reconduite pour la campagne 2025-2026, offrant une protection immunitaire durable aux volailles à risque et réduisant la propagation du virus.
La lutte contre l’IAHP repose sur un triptyque cohérent : biosécurité, surveillance régulière et vaccination. La biosécurité limite les contacts entre les volailles et les sources potentielles d’infection, la surveillance permet une détection précoce des foyers et la vaccination assure une protection durable des élevages, réduisant les impacts sanitaires et économiques.
Pour les consommateurs, il n’existe aucun risque pour l’homme à consommer de la viande, du foie gras ou des œufs provenant de volailles vaccinées contre l’IAHP. Le ministère insiste donc sur la sécurité des produits alimentaires tout en appelant à la vigilance et au respect strict des mesures de protection dans les élevages.