La France s’apprête à réviser et actualiser son Plan national de gestion des matières et déchets radioactifs (PNGMDR) pour la période 2027-2031. Cette sixième édition, qui succédera à la précédente, vise à renforcer la planification et la sécurité dans la gestion des substances et déchets radioactifs, un enjeu crucial tant pour la filière nucléaire que pour la santé publique. Le lancement officiel des travaux a eu lieu le 10 octobre 2025 avec l’ouverture d’un débat public et la mise à disposition d’un dossier de maîtrise d’ouvrage sur le site de la Commission nationale du débat public.
Le PNGMDR, institué par la loi n° 2006-739 du 28 juin 2006 relative à la gestion durable des matières et déchets radioactifs, définit le cadre légal et technique pour l’ensemble des matières radioactives, qu’il s’agisse des ressources utilisées pour la production d’énergie ou des déchets issus de traitements médicaux. La Direction générale de l’énergie et du climat (DGEC) assure la maîtrise d’ouvrage de ce plan et coordonne l’ensemble des travaux, depuis la collecte des données jusqu’à l’élaboration des recommandations stratégiques et techniques.
Pour cette nouvelle édition, le dossier de maîtrise d’ouvrage rassemble l’ensemble des informations nécessaires à la compréhension du cadre de gestion actuel et des enjeux à venir. Il aborde notamment la gestion des matières radioactives destinées à la production d’énergie, la récupération et le recyclage des déchets, ainsi que le traitement des déchets issus des activités médicales et industrielles. Le document met en lumière la complexité du système, qui doit concilier sécurité, durabilité et acceptabilité sociale.
Le débat public, qui se tiendra jusqu’au 10 février 2026, s’articule autour de plusieurs questions centrales. Parmi elles, la DGEC interroge sur les moyens de susciter l’intérêt de la société pour la gestion des matières et déchets radioactifs et de planifier de manière résiliente cette gestion dans un contexte marqué par des projets de relance de la filière nucléaire. Le dossier invite également à réfléchir sur la prise en compte des solutions techniques et des incertitudes géopolitiques pour évaluer l’utilisation future des matières radioactives.
D’autres questions concernent la valorisation et le recyclage des déchets très faiblement radioactifs, au-delà du cas des métaux, ainsi que la définition de solutions de stockage adaptées à la grande diversité des déchets faiblement radioactifs à longue durée de vie. Le plan aborde aussi la réussite de la phase industrielle pilote du projet Cigéo, dédié au stockage en profondeur des déchets radioactifs, et la gestion des déchets issus des nouveaux traitements médicaux, un enjeu en constante évolution.
Les conclusions de ce débat public auront un rôle clé dans l’élaboration du PNGMDR 2027-2031. Elles permettront d’adapter le plan aux évolutions technologiques, aux contraintes réglementaires et aux attentes de la société, tout en garantissant la sécurité des populations et de l’environnement. Le débat constitue également un outil de transparence et de concertation, offrant aux citoyens et parties prenantes la possibilité de se prononcer sur des questions qui touchent directement à leur quotidien et à l’avenir énergétique du pays.
Les personnes souhaitant participer ou s’informer peuvent consulter le dossier de maîtrise d’ouvrage et accéder aux informations pratiques sur le site de la Commission nationale du débat public, à l’adresse suivante : https://www.debatpublic.fr/gestion-matieres-et-dechets-radioactifs/je-participe-8179.
Avec cette sixième édition, la France entend renouveler son engagement en faveur d’une gestion sûre, transparente et durable des matières et déchets radioactifs, tout en plaçant la société au cœur du processus de décision. L’ouverture du débat public ce 10 octobre marque ainsi une étape clé dans la préparation d’un plan stratégique qui guidera la politique nucléaire et la gestion des déchets pour les cinq prochaines années, et qui devra s’adapter aux défis techniques, environnementaux et sociaux du XXIᵉ siècle.