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La jeunesse au cœur du Goncourt des Lycéens

Par Assia Bedja
Publié le 4 octobre 2025 à 14h28 – Temps de lecture : 4 minutes

Le Prix Goncourt des Lycéens 2025 entre dans sa phase la plus vivante. Après l’annonce de la sélection par l’Académie Goncourt le 3 septembre dernier, près de deux mille lycéens à travers la France se plongent dans la lecture des quatorze romans en compétition. Ce prix singulier, créé par la Fnac et le ministère de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, sous le haut patronage de l’Académie Goncourt, permet à ces jeunes lecteurs d’endosser un rôle de jurés et de faire entendre leur voix dans le paysage littéraire français.

L’objectif du dispositif est double : éveiller le goût de la lecture et encourager la découverte de la littérature contemporaine. À travers ce partenariat entre l’État et la Fnac, le ministère entend poursuivre son engagement en faveur de la lecture, tandis que la Fnac réaffirme sa mission de rendre la culture accessible à tous, en particulier aux jeunes générations.

Après plusieurs semaines de lectures attentives et de débats en classe, les élèves auront la chance de rencontrer les auteurs sélectionnés lors de sept grandes rencontres régionales, organisées en présentiel entre le 6 et le 16 octobre. Ces rendez-vous littéraires se tiendront à Paris, Nancy, Aix-en-Provence, Lyon, Toulouse, Rennes et Lille. Pendant ces journées d’échanges, les jeunes lecteurs pourront interroger les écrivains, confronter leurs points de vue et affiner leur jugement avant les délibérations régionales prévues le 24 novembre dans six villes de France : Lyon, Metz, Nîmes, Paris, Poitiers et Rennes. Les délégués régionaux se retrouveront ensuite à Rennes, le 27 novembre au matin, pour les délibérations nationales, avant la proclamation du lauréat à 13 heures, dans la capitale bretonne.

La première rencontre régionale aura lieu à Paris, le lundi 6 octobre, au Cabaret Sauvage. Quatorze auteurs y participeront, parmi lesquels Nathacha Appanah, Emmanuel Carrère, Laurent Mauvignier, Charif Majdalani ou encore Maria Pourchet. Quatre sessions de questions-réponses rythmeront la journée, offrant aux dix classes présentes une immersion directe dans le processus de création littéraire. Cette rencontre prendra aussi une dimension artistique, grâce à une animation inédite : les étudiants en images et narration de l’école Estienne donneront vie aux textes des auteurs par une performance dessinée en direct. Cette collaboration entre futurs artistes du livre et écrivains illustre la vitalité du lien entre littérature et arts visuels, et montre combien la lecture peut inspirer la création sous toutes ses formes.

Les lycéens participants viennent d’horizons variés : de Neuilly-sur-Seine à Angoulême, de Tours à Paris, de Gisors à Livry-Gargan. Ce brassage reflète la vocation nationale du prix, qui met la littérature au cœur du dialogue entre jeunes de tous milieux et auteurs de sensibilités diverses. Pour ces lecteurs en herbe, le Prix Goncourt des Lycéens est bien plus qu’un concours : c’est une expérience collective, exigeante et stimulante, où chaque opinion compte, chaque lecture devient un échange et chaque rencontre une ouverture vers le monde des lettres.

À l’issue de ces semaines d’émulation, les délibérations s’annoncent riches en discussions et en émotions. L’an dernier, Sandrine Collette avait remporté le prix avec Madelaine avant l’aube (éditions JC Lattès), choisie par les lycéens pour la puissance de son écriture et la profondeur de son récit. Le nom du successeur ou de la successeure sera connu le 27 novembre prochain, à Rennes. Entre passion littéraire et engagement citoyen, le Goncourt des Lycéens confirme, année après année, sa place unique dans le paysage culturel français : celle d’un prix où la jeunesse fait battre le cœur de la littérature.