Sylvie Retailleau, ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, François Braun, ministre de la Santé et de la Prévention, et Roland Lescure, ministre délégué chargé de l’Industrie, ont fait un point sur le plan Innovation Santé 2030. Celui-ci prévoit un ensemble de mesures législatives et réglementaires ainsi que 7,5 milliards d’euros pour faire de la France la nation la plus innovante et souveraine en santé d’Europe. Objectifs : prévenir et mieux soigner les maladies chroniques ou incurables, lutter contre les maladies infectieuses émergentes, mais aussi « mieux produire » les médicaments et dispositifs médicaux dont le pays a besoin, « mieux comprendre » le vivant et les maladies et « mieux partager » la connaissance des sciences de la vie.
À ce jour, relèvent les ministres, la plupart des mesures prévues dans le cadre du plan Innovation santé 2030 sont lancées ou en phase de lancement. Ainsi, pour faciliter l’accès au marché des produits de santé au bénéfice des patients, l’Assurance maladie prend en charge de nouveaux produits de santé innovants depuis le 1er janvier et la télémédecine offre de nouvelles prises en charge notamment dans le parcours de soins des maladies chroniques.
Un milliard d’euros sont consacrés à la recherche biomédicale, pour faire de la France un leader dans ce domaine. Un soutien a été ainsi porté à la création de bioclusters de dimension mondiale et de nouveaux instituts de recherche hospitalo-universitaire, via un appel à projets qui a été clôturé. Une seconde vague est prévue début 2023. Sur les instituts hospitalo-universitaires (IHU), les projets sont attendus pour ce 7 novembre. La 6e vague des programmes de recherche hospitalo-universitaire (RHU) sera bientôt lancée et clôturée le 13 avril 2023. Près de 230 M€ vont permettre de financer de nouveaux programmes de recherche en santé, avec l’Inserm, le CEA et Inria sur la santé mentale, la santé des femmes et des couples, les biothérapies et la santé numérique, ceci notamment afin d’anticiper les crises sanitaires. Autre initiative relevée, la mise en place de chaires pour attirer les talents français et internationaux dans nos laboratoires de recherche avant fin 2022.
Le numérique comme levier de transformation du système de santé a été également détaillé. La formation initiale au numérique en santé a été rendue obligatoire dès la rentrée universitaire 2024 pour 12 professions médicales et paramédicales, neuf consortiums territoriaux autour d’universités à secteur santé formeront les étudiants en santé au numérique (22 M€) et 60 lauréats ont été financés pour développer des innovations numériques fiables et favoriser la bascule vers un système de santé plus préventif, prédictif et personnalisé.
Autre volet, l’aide aux industriels de la santé, dans le domaine des biothérapies et des maladies infectieuses. 166 projets ont été soutenus, pour un montant d’investissement industriel de 1,42 Md€, dont 816 M€ d’aides d’État. Un appel à projets « Industrialisation et Capacités Santé 2030 » a été lancé pour soutenir les projets d’industrialisation dans la biothérapie et la bioproduction de thérapies innovantes, la lutte contre les maladies infectieuses émergentes et les menaces NRBC, enfin les dispositifs médicaux et dispositifs de diagnostic in vitro. Depuis juin dernier, une circulaire simplifie l’accès à la commande publique des PME innovantes et à forte valeur ajoutée.
400 M€ sont enfin consacrés au renforcement des acteurs du dispositif médical. Cinq grands défis seront bientôt dévoilés pour faire émerger les dispositifs médicaux et de diagnostic in vitro de demain, un appel à projets sera lancé d’ici la fin de l’année pour faciliter la démonstration de la valeur des dispositifs médicaux à usage collectif, des projets d’industrialisation sont en cours d’instruction et un accompagnement des entreprises du dispositif médical a été mis en place dans leurs démarches d’accès au marché depuis septembre, un guichet « Diagnostic réglementaire » pour faciliter l’obtention du marquage CE des produits.