Les chauffeurs routiers en grève

Les syndicats du secteur du transport routier – CFDT, CGT, FO, CFTC et CGC – appellent les employés à se mobiliser ce lundi pour une revalorisation de leur salaire en fonction de l’inflation, alors qu’aujourd’hui, ils atteignent à peine le minimum, voire stagnent au-dessous du Smic. Une vingtaine de sites industriels, de Paris à Marseille en passant par Le Mans, seront visés par les manifestants, les routiers mais aussi les transporteurs et autres ambulanciers. Cette manifestation précédera symboliquement la réunion du Conseil des ministres européens des transports prévue à Lyon le 28 juin.

Des distributions de tracts ont été organisées ce matin à l’entrée de différentes zones industrielles en France, à l’appel des syndicats de chauffeurs routiers qui réclament des augmentations de salaires, face à un pouvoir d’achat qui se réduit au fil des semaines. Selon la CGT, des barrages ont été mis en place dès le lever du soleil à Orléans, Miramas et Lunéville. La région Hauts-de-France a connu deux blocages dans les centres d’affaires de Lille et d’Arras (Pas-de-Calais), qui ont provoqué de longues files de véhicules aux premières heures. Une cinquantaine de gilets orange de la CFDT ont été vus bloquant la sortie d’autoroute menant à la zone d’activité du Mélantois, près de l’aéroport de Lille, a rapporté l’AFP. D’autres barrages routiers ont été mis en place un peu plus tard dans la matinée sur des zones industrielles à Nantes (Loire-Atlantique), Caen (Calvados), et Moissy-Cramayel (Seine-et-Marne) ou encore sur le site d’Amazon près de Metz.

Les syndicats critiquent la « politique de l’autruche » du gouvernement et des patrons alors que l’inflation augmente de manière exponentielle. « La plupart des minima des branches conventionnelles sont en dessous du Smic », a souligné à l’Agence d’informations Fabien Michaud, délégué CGT-Transports, à l’AFP. Les syndicats exigent la réouverture immédiate des négociations salariales après celles d’octobre qui avaient abouti sur une revalorisation des salaires de 6 %. Cette mobilisation a valeur de test puisqu’elle pourrait préfigurer des manifestations plus importantes à la rentrée en cas de réponse patronale et gouvernementale insatisfaisante. Tous les professionnels du transport routier, notamment les routiers, les chauffeurs de car, les ambulanciers et les transporteurs de fonds, sont appelés à renforcer cette grève. L’intersyndicale est représentée par la CGT, la CFDT, FO, la CFTC et la CFE-CGC.