Les familles se réjouissent toujours du gel du tarif de la cantine de leurs petits, décidé par certains départements et communes. Argument imparable de ces derniers : […]
Les familles se réjouissent toujours du gel du tarif de la cantine de leurs petits, décidé par certains départements et communes. Argument imparable de ces derniers : ne pas alourdir la facture de leurs administrés pendant cette crise – après les augmentations des prix l’énergie, de l’alimentation ou de l’essence. Beau geste en effet, qui n’est d’ailleurs pas extrêmement coûteux dans le budget d’une collectivité lorsqu’il s’agit de renoncer à faire grimper la note de quelques centimes… mais, du côté des entreprises privées de la restauration, Sodexo, Elior et autre Compass, l’heure est loin d’être au contentement.
Dans une tribune à paraître le 7 novembre dans « Le Parisien » et qui en a dévoilé quelques extraits, le SNRC, principal syndicat de la restauration collective demande une augmentation rapide de 9 % des contrats liant les entreprises aux collectivités – par rapport aux prix de leurs prestations du 1er janvier 2022. Motif invoqué et somme toute logique : l’explosion des prix des matières premières (pour les repas précisément) et de l’énergie. Les denrées alimentaires ont ainsi augmenté de 7 % en juin et juillet, puis sont passées à 9-10 % en août, 12 % en septembre et 13 % en octobre ! À ce rythme, on devrait même atteindre les 18 % de hausse… Des prévisions alarmantes auxquelles il faut ajouter le coût très élevé de l’énergie, les pénuries annoncées… et à terme, dans cette situation intenable, la perte de milliers d’emplois d’ici quelques mois. Selon les signataires de cette tribune, le secteur – 100 000 salariés dans le pays – vit la crise la plus profonde de son histoire, perdant de l’argent à chaque repas servi.
Si les entreprises de restauration obtiennent gain de cause, les collectivités devront certainement revoir leur élan de générosité… Augmentation du prix de la cantine et répercussion sur le porte-monnaie des familles ? Peu probable, car les parents, aux finances déjà bien oppressées, préféreraient sans doute s’organiser pour ne plus avoir à envoyer leurs enfants à la cantine. Il s’agit également de voir si la renégociation (un avenant) ou une rupture de contrat, comme indiqué dans la tribune du quotidien, peuvent être envisagées. Alors que les budgets des collectivités sont en cours d’élaboration, les prestataires des cantines veulent y croire, comptant obtenir plus que les 4,5 % de hausse habituellement consentis. Avant la rentrée de septembre dernier, quelques élus leur ont d’ailleurs accordé jusqu’à 7 % de hausse, mais ils étaient très peu nombreux…
En attendant un possible bras de fer sous fond de fumet et autres légumes bio, il reste ces deux données plutôt brûlantes à prendre en compte avant de quitter la table (des négociations) : selon le ministre de l’Économie Bruno Le Maire, aucune amélioration n’est prévue sur le front de l’inflation avant le courant de l’année 2023 et… quelque 3,2 millions d’enfants déjeunent chaque jour dans une de ces cantines livrées par un privé. À bon entendeur.