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Melun : trafic poids lourds sous surveillance

Par Marc Blanc
Publié le 7 juillet 2025 à 12h48 – Temps de lecture : 3 minutes

Le Département de Seine-et-Marne se fait l’écho des inquiétudes grandissantes du maire de Melun et des habitants face aux nuisances provoquées par le passage massif de poids lourds dans la ville. Pollution de l’air, nuisances sonores, congestion chronique du trafic et sentiment d’insécurité routière : les effets délétères de cette circulation intensive ne font plus débat. Une situation d’autant plus préoccupante qu’elle a été objectivement documentée par une étude approfondie menée conjointement par la Préfecture, l’agglomération de Melun Val de Seine et le Département lui-même.
À Melun, l’exaspération est palpable, et elle s’exprime désormais à travers une décision forte : l’interdiction totale, de jour comme de nuit, du trafic de transit des poids lourds sur le territoire communal. Si le Département comprend cette réaction et la juge légitime face à l’urgence ressentie, il alerte cependant sur les effets collatéraux d’une telle mesure, prise sans coordination à l’échelle intercommunale. Car la réalité du terrain impose une lecture plus large et plus nuancée du problème.
« Nous respectons le choix du maire de Melun, mais nous craignons que cette interdiction ne fasse que déplacer les nuisances vers les communes voisines », explique Jean-François Parigi, président du Département de Seine-et-Marne. Et pour cause : nombre de poids lourds qui traversent Melun ne le font pas sans raison. Ils desservent les zones d’activités économiques du bassin de Fontainebleau ou les pôles logistiques en périphérie immédiate de la ville. En les obligeant à contourner la ville de manière drastique, on risque de les pousser à délaisser les grands axes, comme l’A5 ou l’A6, pour emprunter des routes départementales moins adaptées à ce type de trafic. Une dérive qui pourrait générer de nouveaux points de tension sur des infrastructures déjà fragiles, exposant d’autres communes à des problèmes similaires.
Face à ce constat, le Département appelle à la responsabilité collective et à la concertation. La question du contournement routier de Melun, souvent évoquée, reste à ce jour une impasse en raison de son impact environnemental jugé trop lourd et de son coût prohibitif. Dès lors, la solution ne peut être qu’hybride, souple et pragmatique. Elle devra s’appuyer sur une co-construction minutieuse, réunissant l’ensemble des parties prenantes : élus locaux, transporteurs, acteurs économiques, services de l’État et citoyens. Des restrictions de circulation différenciées selon les heures de la journée, le type de marchandises transportées ou encore le tonnage des véhicules pourraient constituer des pistes de travail sérieuses, adaptées aux réalités locales.
C’est dans cet esprit que s’inscrit l’étude en cours, que le Département entend poursuivre avec détermination dans les prochaines semaines. Au-delà de Melun, c’est toute l’équation du développement territorial, de la mobilité durable et de la qualité de vie qui se joue. Pour y répondre efficacement, il faudra refuser les solutions simplistes et préférer une approche territoriale, rigoureuse et solidaire.
Jean-François Parigi l’assure : « Le Département sera au rendez-vous pour construire, avec l’ensemble des acteurs concernés, une réponse équilibrée, qui protège les habitants tout en respectant les contraintes économiques et logistiques de notre territoire. »