Un risque d’effondrement généralisé de cette carrière impose la réalisation de travaux de sécurisation, note la préfecture des Hauts-de-Seine dans un communiqué. Elle rappelle tous les […]
Un risque d’effondrement généralisé de cette carrière impose la réalisation de travaux de sécurisation, note la préfecture des Hauts-de-Seine dans un communiqué. Elle rappelle tous les enjeux de cette opération. Pourquoi faire ces travaux ? Le site est protégé par l’État pour son intérêt scientifique et artistique depuis 1986. Toutefois, un risque d’effondrement généralisé de cette carrière impose la réalisation de travaux de sécurisation suite à des études d’experts. Ces travaux effectués pour assurer durablement la stabilité de l’édifice permettront de concilier les impératifs de sécurité pour les habitants et la préservation du patrimoine. Au regard du risque et des enjeux exposés (pavillons, immeubles d’habitation, hangars d’activités), la ville de Meudon a été contrainte d’engager les travaux de mise en sécurité le plus rapidement possible, début juin, après avoir organisé 2 réunions publiques de concertation et de présentation de ces travaux, avec la préfecture des Hauts-de-Seine pour les habitants et les associations. Quels sont les travaux qui vont être engagés ? Les travaux entrepris consisteront au comblement de zones identifiées à risque d’effondrement généralisé, à hauteur de 45 % de la surface de la carrière. Cette demande de travaux a fait l’objet d’une procédure d’instruction rigoureuse, impliquant les autorités et instances nationales et locales requises. Son instruction a abouti à une autorisation spéciale de travaux en site classé délivrée par le ministre en charge de l’écologie qui a fait l’objet d’un recours contentieux devant la juridiction administrative. La plus haute juridiction, à savoir le Conseil d’État a confirmé le bien-fondé de cette autorisation spéciale afin d’écarter tout risque pour la sécurité publique tout en assurant la préservation du reste de la carrière et des points d’intérêt identifiés. Le comblement partiel, réparti sur les 3 niveaux de carrières, laissera accessible un parcours de galeries pouvant donner accès à tous les centres d’intérêt géologiques (miroir de faille, microfossiles…), artistiques (croisées de voûtes en plein cintre…), historique ou ethnographique (puits d’aérage, anciennes champignonnières…), qui seront conservés. Pourquoi les autres solutions ont-elles été écartées notamment le renforcement par maçonnerie des 106 piliers fragilisés des galeries situées près des sorties ? Les différentes possibilités d’intervention ont fait l’objet d’une étude comparant les avantages et inconvénients en termes de réduction du risque, de faisabilité technique et de pérennité. Ainsi c’est le comblement de la partie centrale de la carrière sur les trois niveaux identifiés à risque qui a été privilégié. Ce comblement partiel permet de garantir un équilibre entre la sauvegarde des personnes et des biens et d’assurer la préservation des centres d’intérêt qui ont motivé le classement du site. Avec quels matériaux vont être comblées les carrières ? Les matériaux utilisés pour ce comblement sont strictement encadrés. Il s’agit de terres inertes, issues de zones d’extraction de la région. Seules des terres naturelles excavées et non traitées sont acceptées. Les déblais ainsi utilisés seront non pollués et non polluants. Plus précisément, l’utilisation de déchets du bâtiment, d’argiles, de matériaux sensibles aux phénomènes de dissolution (comme le gypse) ou de matériaux issus de tunneliers est formellement interdite. Il s’agit de terres inertes, issues de chantiers de la région. Est-ce que ces déblais viendront des travaux du Grand Paris Express ? Pour diminuer l’empreinte carbone du chantier de comblement, les terres inertes utilisées pour combler la zone à risque proviendront de chantiers parisiens en cours au moment des travaux dans un rayon de 25 km autour du site Arnaudet. Ces déblais ne proviendront pas des travaux du Grand Paris Express, car les matériaux issus des tunneliers à pression de terre ou pression de boues sont interdits. La seule exception serait que ces terres répondent à la qualité exigée dans le cahier des charges de l’entreprise missionnée pour ces travaux. Des contrôles seront-ils effectués sur d’éventuels remblais pollués ? Oui. Un double contrôle contradictoire sera effectué afin d’en maîtriser la traçabilité, en continu depuis le lieu de provenance jusqu’à leur mise en place en carrières. L’entreprise retenue pour la réalisation des travaux doit suivre un cahier des charges précis sur la qualité des matériaux utilisés dans le respect des règles de l’art. Une valorisation du site en proposant des visites au public sur la partie non comblée est-elle prévue ? Oui. À terme, 55 % des carrières seront conservées et l’accessibilité à ces espaces sera préservée. Une étude devra examiner les conditions pratiques de ces visites en fonction des types de publics (scientifiques, pédagogiques, scénographiques, historiques ou autres). En tout état de cause, sans ces travaux, l’ensemble des carrières resterait inaccessible, pour des raisons de sécurité. À noter qu’une numérisation vidéo des salles les plus intéressantes a été financée par l’État et pourra être mise à disposition des scientifiques et du grand public par la Ville de Meudon selon des modalités à préciser. Des constructions sont-elles prévues au-dessus des carrières ? Non. Au-dessus des carrières Arnaudet, un parc est prévu dans la continuité de celui du musée Rodin situé plus en amont sur la colline. Cet espace ne sera pas urbanisé. Les parcelles qui font en ce moment l’objet d’un appel à projets « Inventons la Métropole du Grand Paris 3 » ne sont pas concernées par les carrières Arnaudet, même si elles en sont riveraines. Un déboisement du site est-il prévu ? Dans le cadre des travaux et notamment de la préparation des futures zones de stockage des terres inertes, il y a eu un nettoyage partiel des dépôts sauvages (ordures ménagères, gravats) accompagné d’un débroussaillage d’espèces invasives (type arbre à papillon / Buddleia davidii) ou encore d’acacias dépérissants et/ou secs, qui ne sont en aucun cas des arbres dits remarquables. Ces déchets ont ensuite été évacués en filières agréées. De plus, une zone de végétation spontanée large de 5 m a été maintenue en périphérie de ces zones de stockage. Il est important de rappeler que nous sommes en présence d’une friche composée de végétation spontanée et non d’un espace boisé à destination forestière. Comment les travaux seront-ils suivis ? Ces travaux sont suivis par un comité mis en place par la Préfecture associant notamment la Direction régionale et interdépartementale de l’environnement, de l’aménagement et des transports et l’Inspection générale des Carrières pour s’assurer que les travaux sont conformes aux cahiers des charges. Les travaux seront également suivis par l’inspection des sites classés, qui peut faire appel autant que de besoin à des experts de la Commission régionale du patrimoine géologique d’Île-de-France pour garantir la préservation des éléments scientifiques et artistiques qui ont justifié la protection du site par l’État et qui seront épargnés par les travaux de comblement.