Le gouvernement lance une nouvelle stratégie ambitieuse pour améliorer l’insertion professionnelle des jeunes. Présentée au Conseil national pour l’emploi le 16 juillet 2025, cette feuille de route résulte d’un constat partagé : malgré un niveau de diplôme en hausse, l’accès à un emploi durable reste difficile pour une partie importante de la jeunesse.
En effet, près d’un jeune sur trois connaît une période de chômage ou d’inactivité après ses études. Le chômage des 15-24 ans avoisine les 20 %, et 1,4 million de jeunes de 15 à 29 ans ne sont ni en emploi, ni en formation, ni en études. Ce phénomène persiste malgré le succès du plan « 1 jeune, 1 solution » mis en œuvre ces dernières années.
Face à cette réalité, trois ministres – Élisabeth Borne, en charge de l’Éducation nationale, Astrid Panosyan-Bouvet, ministre du Travail et de l’Emploi, et Marie Barsacq, ministre des Sports, de la Jeunesse et de la Vie associative – unissent leurs portefeuilles pour poser les bases d’une nouvelle dynamique. Leur ambition : articuler de manière plus cohérente les politiques publiques existantes, renforcer le lien entre formation et monde du travail, et éviter les ruptures de parcours pour les jeunes les plus fragiles.
La stratégie, en construction avec les partenaires sociaux, les régions, les missions locales et les entreprises, repose sur trois grands axes : mieux orienter et former les jeunes vers les secteurs qui recrutent, favoriser les immersions et expériences professionnelles dès la scolarité, et renforcer l’accompagnement des jeunes éloignés de l’emploi.
Parmi les mesures soumises à débat figurent l’élargissement des formations courtes et qualifiantes en alternance, le développement des données sur l’insertion des diplômés, l’activation renforcée du contrat d’engagement jeune (CEJ), ou encore la mobilisation accrue des entreprises via du mentorat, des stages et des recrutements ciblés. Une attention particulière est portée aux jeunes en situation de décrochage ou peu qualifiés, pour qui seront déployés des parcours dits « intensifs », appuyés sur des dispositifs éprouvés comme les Écoles de la 2e chance ou le service civique.
Cette stratégie ne se veut pas un catalogue d’annonces. Les ministres assument une volonté de recentrer l’action publique sur un nombre limité de leviers transformants, en misant sur la concertation et la territorialisation. Le pilotage sera assuré en lien étroit avec les acteurs de terrain, dans une logique d’ajustement continu.
Pour Élisabeth Borne, cette mobilisation en faveur de la jeunesse est la suite logique des réformes engagées dans l’éducation : « Nous devons permettre à chaque jeune de se projeter avec confiance dans sa vie professionnelle. Cela passe par une meilleure orientation, mais aussi par une meilleure reconnaissance de l’engagement et de l’expérience. »
Astrid Panosyan-Bouvet insiste, elle, sur la nécessité de donner à tous un premier tremplin : « Entrer dans le monde du travail, c’est franchir un cap décisif. Cela suppose de construire des solutions concrètes et professionnalisantes, adaptées à la réalité des parcours. »
Marie Barsacq complète : « Le sport, le mentorat, l’engagement associatif sont autant de leviers d’insertion à valoriser. L’héritage social des Jeux olympiques doit aussi servir à ouvrir des perspectives à notre jeunesse. »
Une chose est claire : dans un contexte où les tensions de recrutement persistent dans de nombreux secteurs, le défi de l’emploi des jeunes devient aussi un enjeu de cohésion sociale et de compétitivité nationale.