Numérique : Paris quitte X

Informer les citoyens sur Paris et ses multiples facettes a toujours été au cœur de la mission de la Ville de Paris. Depuis plus de 15 ans, les réseaux sociaux occupent une place centrale dans cette démarche, et parmi eux, X (anciennement Twitter) a longtemps été un canal de référence. En rejoignant Facebook et Twitter dès 2009, Paris s’est imposée comme une institution pionnière dans l’exploitation des opportunités offertes par le web 2.0.
Cependant, les dynamiques des réseaux sociaux ont considérablement évolué ces dernières années. Le rachat de Twitter par Elon Musk, suivi de son rebranding en X, a marqué un tournant décisif. Les changements dans les politiques de modération et la gestion des contenus ont contribué à amplifier la désinformation, à banaliser les discours outranciers, et parfois même violents. Ces dérives, exacerbées par des algorithmes biaisés et des prises de position controversées du dirigeant, ont également soulevé des accusations d’ingérence dans la vie démocratique de certains États, comme l’Allemagne ou le Royaume-Uni.
Dans ce contexte, la Ville de Paris, forte de ses 2,2 millions d’abonnés – un record en France pour une collectivité – a pris une décision radicale : quitter définitivement X. Cette décision, annoncée pour ce lundi 20 janvier 2025, s’inscrit dans une volonté affirmée de promouvoir des espaces numériques respectueux et apaisés, à l’image de la démarche citoyenne #HelloQuitteX.
Ce choix fait écho à celui d’Anne Hidalgo, Maire de Paris, qui avait quitté le réseau dès le 27 novembre 2023. « La toxicité et l’instrumentalisation politique croissante dont X fait l’objet depuis son rachat appellent à un constat : X ne réunit plus les conditions permettant à la Ville de Paris d’y exercer sa mission de service public d’information », explique Patrick Bloche, Premier adjoint à la Maire de Paris et référent de la Direction de la Communication.
Pour autant, la Ville de Paris ne renonce pas à informer ses citoyens et à nourrir le débat public. Elle continuera d’assurer sa mission via ses canaux traditionnels, mais également au sein de plateformes numériques garantissant des échanges équitables et respectueux.
Ce départ marque un tournant symbolique, mais aussi une prise de position forte face aux dérives des réseaux sociaux. Il s’agit d’une invitation à repenser les espaces numériques pour qu’ils restent des lieux de dialogue constructif, au service de la démocratie et des citoyens. Une nouvelle étape dans l’engagement de Paris pour un futur numérique plus responsable.