À l’heure où les étudiants s’apprêtent à faire leur rentrée, la question du logement revient sur le devant de la scène. Dans un contexte marqué par une forte tension immobilière en Île-de-France, la résidence étudiante Mouzaïa, inaugurée ce vendredi 5 septembre 2025 dans le 19e arrondissement de Paris, illustre la stratégie nationale mise en œuvre par l’État pour soutenir les jeunes dans leur parcours.
Cet ancien immeuble de bureaux, désormais entièrement réhabilité, accueille 127 logements destinés aux étudiants et 64 aux jeunes actifs. L’opération n’est pas anodine : elle répond à un enjeu social majeur, celui de garantir aux 3 millions d’étudiants que compte la France l’accès à un logement abordable, de qualité, et situé à proximité de leur lieu d’étude.
Pour marquer l’importance de cette réalisation, plusieurs membres du gouvernement se sont déplacés sur le site. Valérie Létard, ministre chargée du Logement, Philippe Baptiste, ministre chargé de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, ainsi que Marc Zarrouati, sous-préfet et directeur de cabinet adjoint du préfet de la région Île-de-France, préfet de Paris, ont visité la résidence. Ils étaient accueillis par Julie Benetti, rectrice de la région académique Île-de-France, rectrice de l’académie de Paris et chancelière des universités de Paris et d’Île-de-France, Isabelle Prat, rectrice déléguée pour l’enseignement supérieur, la recherche et l’innovation, Bénédicte Durand, présidente du Cnous, et Thierry Bégué, directeur général du Crous de Paris. La visite s’est déroulée également en présence des représentants de la Ville de Paris et du 19e arrondissement, soulignant la mobilisation collective autour de ce projet.
Labellisé « Architecture contemporaine remarquable », l’immeuble qui abrite la résidence Mouzaïa a connu une métamorphose complète. L’architecte et la Régie immobilière de la Ville de Paris (RIVP) ont présenté un projet qui combine fonctionnalité, confort et respect du patrimoine architectural. L’enjeu est d’autant plus crucial que la France compte plus de 9 millions de mètres carrés de bureaux inoccupés, dont plus de la moitié en Île-de-France. Dans une région où la demande de logements étudiants explose, la reconversion d’actifs tertiaires apparaît comme une réponse pragmatique et durable à la pénurie.
Le Crous et le Cnous, en charge de la gestion des logements étudiants, ont profité de cette inauguration pour rappeler l’importance de favoriser la mixité entre étudiants et jeunes actifs. Un choix assumé : vivre côte à côte, dans un même ensemble, permet de créer un tissu social dynamique et de faciliter les parcours résidentiels, en offrant aux jeunes la possibilité de rester dans des logements accessibles après leurs études.
Au cours de la visite, les ministres ont insisté sur la cohérence et la complémentarité des dispositifs mis en œuvre. Trois leviers principaux structurent cette mobilisation : l’accompagnement des projets de transformation immobilière par les services de l’État, pilotés par la préfecture de région ; le soutien financier apporté dans le cadre du plan logement étudiant et des programmes territorialisés ; et enfin la coordination avec le Cnous, le Crous et les rectorats pour garantir que l’offre réponde réellement aux besoins des étudiants.
Valérie Létard a rappelé que « le logement étudiant est un facteur décisif de réussite, car il conditionne l’égalité des chances et la capacité de chacun à poursuivre des études dans de bonnes conditions ». Philippe Baptiste, de son côté, a souligné l’importance de concentrer les efforts sur les métropoles universitaires, où se joue une grande partie de l’attractivité de l’enseignement supérieur français.
La stratégie nationale met l’accent sur dix grandes villes françaises qui concentrent à elles seules la moitié des étudiants du pays. Paris, naturellement, occupe une place centrale dans cette politique. La résidence Mouzaïa en est l’exemple concret : un projet reproductible, qui démontre la faisabilité de reconvertir des surfaces de bureaux inoccupées en logements étudiants modernes et accessibles.
Cette opération témoigne également de la capacité des différents acteurs publics à travailler main dans la main. L’État, les collectivités locales, les organismes gestionnaires comme le Crous et la RIVP, mais aussi les acteurs du monde universitaire, se sont réunis pour donner naissance à une résidence qui allie exigence architecturale, qualité de vie et accessibilité financière.
Au-delà de la symbolique, la résidence Mouzaïa répond à une réalité concrète : la difficulté pour les étudiants de trouver un logement abordable à Paris. Face à la flambée des loyers et à la rareté de l’offre, de nombreux jeunes renoncent à certains cursus ou s’éloignent de leur lieu d’étude. En proposant 127 logements étudiants et 64 pour jeunes actifs, ce site apporte une réponse directe à cette problématique.
Mais son impact va plus loin : il s’agit aussi de renforcer l’attractivité de la capitale universitaire, de soutenir la réussite des étudiants et de donner un signal fort quant à la capacité des pouvoirs publics à innover pour répondre à la crise du logement. La reconversion des bureaux vacants en logements apparaît ainsi comme une voie d’avenir, à la croisée des enjeux économiques, sociaux et environnementaux.
La résidence Mouzaïa n’est pas une fin en soi, mais bien un jalon dans une politique plus vaste. L’État, aux côtés des collectivités et des acteurs du logement, entend multiplier ce type d’initiatives dans les années à venir. Avec une mobilisation budgétaire renforcée et des dispositifs de coordination qui ont fait leurs preuves, la perspective est claire : offrir à chaque étudiant, où qu’il se trouve en France, un accès simplifié à un logement digne et adapté.
Paris 19e : la résidence étudiante Mouzaïa

Par Renaud Morelli
Publié le 8 septembre 2025 à 15h47 – Temps de lecture : 5 minutes