Après quatre années de réflexion, de concertation et de travail partagé entre les huit villes membres de Paris Terres d’Envol, les conseillers territoriaux ont adopté le premier plan local d’urbanisme intercommunal (PLUi). Ce document stratégique, réglementaire et opérationnel fixe les règles d’aménagement et d’utilisation des sols pour les dix à quinze prochaines années. Il constitue une avancée décisive pour construire un développement équilibré et durable d’un territoire marqué à la fois par la richesse de son tissu résidentiel, son rôle économique stratégique et ses atouts environnementaux.
L’une des priorités du PLUi consiste à protéger et valoriser l’habitat pavillonnaire, qui couvre près de 30 % du territoire. Étendu et diversifié, ce tissu résidentiel contribue à créer des îlots de fraîcheur et participe à la qualité de vie des habitants. Afin d’éviter la spéculation foncière, la multiplication de logements indignes et la suroccupation, de nouvelles règles strictes s’appliquent désormais. La division des parcelles y est interdite en dessous d’un seuil réglementaire et l’usage des sols est encadré de manière stricte. Seuls certains linéaires précisément définis peuvent accueillir commerces et services, les autres destinations étant proscrites pour préserver la vocation résidentielle des quartiers. Toute nouvelle construction doit par ailleurs comporter au minimum 45 % de pleine terre, afin de limiter l’imperméabilisation des sols, d’encourager la végétalisation et de préserver les continuités écologiques.
Ce document consacre également le rôle de Paris Terres d’Envol comme pôle économique majeur à l’échelle nationale et internationale. Grâce à la présence de deux aéroports internationaux – Paris-Charles de Gaulle et Paris-Le Bourget – et de deux parcs d’exposition de renommée mondiale, le territoire bénéficie d’une attractivité économique unique. Le PLUi renforce ce positionnement stratégique en sanctuarisant les zones d’activités, où les logements ne seront pas autorisés, afin de réserver ces espaces au développement économique. Vingt-sept zones stratégiques ont été identifiées et font désormais l’objet d’orientations spécifiques. L’ambition est claire : densifier de manière raisonnée, créer de nouveaux emplois qualifiés et accompagner une politique de réindustrialisation maîtrisée, tout en exigeant une montée en gamme sur la qualité architecturale, l’accessibilité et l’exigence environnementale.
L’environnement et la transition écologique constituent un autre pilier du PLUi. Paris Terres d’Envol bénéficie déjà d’importants atouts naturels : 919 hectares d’espaces verts, 316 hectares de terres agricoles, un réseau hydrographique riche marqué par le canal de l’Ourcq, et une moyenne de 18 m2 d’espaces verts par habitant, bien au-delà des recommandations de l’Organisation mondiale de la santé. Le plan vise à préserver et à renforcer ces atouts. Pas moins de 500 hectares supplémentaires de nature en ville sont protégés, auxquels s’ajoutent des règles ambitieuses : 30 % minimum de pleine terre exigée dans chaque projet, renforcement des trames vertes pour assurer la continuité écologique, développement de l’agriculture urbaine et protection accrue des milieux aquatiques. Les zones inconstructibles sont désormais étendues à dix mètres des cours d’eau, et les mares font l’objet d’une protection renforcée avec un classement paysager sur leur pourtour.
Les contraintes spécifiques du territoire ne sont pas oubliées. Les nuisances liées aux aéroports, aux axes routiers et ferroviaires, ou encore les risques géotechniques liés au gypse et aux argiles sont intégrés dans la réglementation. Des orientations thématiques et sectorielles encadrent désormais chaque projet pour garantir la qualité de l’habitat, protéger la santé publique et accompagner les mobilités. Un suivi précis, basé sur des indicateurs environnementaux et urbains, doit assurer la mise en œuvre effective de ces orientations.
Pour Bruno Beschizza, président de Paris Terres d’Envol et maire d’Aulnay-sous-Bois, ce premier PLUi représente bien plus qu’un simple document administratif. « Avec ce premier PLUi, Paris Terres d’Envol franchit une étape capitale de son histoire. Fruit d’un travail collectif avec les différentes villes, ce document à la fois stratégique, réglementaire et opérationnel pose un cadre commun, sans oublier les particularités de chaque commune. Il témoigne de notre capacité à “faire territoire”, à œuvrer pour un développement équilibré et durable de ce territoire trop longtemps considéré comme l’arrière-cour des aéroports », a-t-il déclaré à l’issue du vote.

