Le 11e Baromètre du pouvoir d’achat Cofidis, réalisé avec CSA Research, passe au crible le porte-monnaie des Français. Ses résultats témoignent de l’impact de la crise […]
Le 11e Baromètre du pouvoir d’achat Cofidis, réalisé avec CSA Research, passe au crible le porte-monnaie des Français. Ses résultats témoignent de l’impact de la crise sur les achats des ménages, mais aussi sur leur indice de confiance envers l’économie du pays. La hausse de l’inflation qui dure depuis trop longtemps (+5,9 % en août sur un an selon la dernière révision de l’Insee ce 15 septembre) semble avoir érodé leur plus petit optimisme quant à une amélioration de leur situation dans l’avenir. Ainsi, deux tiers des Français (66 %) estiment que leur pouvoir d’achat va continuer de baisser au cours de la prochaine année (+29 points par rapport à 2021). Ils sont même près de 7 sur 10 (+18 points) à considérer qu’il a diminué au cours de la dernière décennie. Ce pessimisme qui contredit même les prévisions de l’Insee (une baisse du pouvoir d’achat de seulement 0,5 % en 2022 par rapport à 2021) s’explique néanmoins : aujourd’hui, c’est plus d’un Français sur deux (53 %) qui estime que sa qualité de vie s’est détériorée.
Explosion des tarifs de l’énergie, augmentation des prix des produits alimentaires, difficulté à boucler sa fin de mois, il n’est plus étonnant que pour 54 % des 1 007 personnes interrogées (de 18 ans et plus, du 4 au 11 juillet dernier), le pouvoir d’achat soit devenu leur principale préoccupation, dépassant de loin la santé (34 %), première inquiétude en 2021 ou encore l’environnement (27 %) et même l’insécurité qui cède sa troisième place. Les hausses générales des prix sont d’ailleurs constatées par les consommateurs eux-mêmes, ce qui était moins le cas en 2021 : 82 % des Français pour ceux de l’alimentation (+12 points), 80 % pour ceux de l’énergie (+8 points) et, à un ressenti moindre, 64 % pour ceux des transports (+21 points). Soucieux d’économie, les Français font beaucoup plus attention à ce qu’ils achètent, recherchent les prix les plus bas (58 %), chaque centime valant désormais son pesant… d’autant que plus d’un tiers (35 %) a pris un crédit à la consommation (+3 points par rapport à 2021).
Signe inédit de la dégradation des finances des Français, relève le Baromètre, l’effacement du clivage social quant au pouvoir d’achat, celui-ci étant également devenu la première préoccupation des plus riches. L’an dernier, ils le reléguaient après la santé, l’insécurité et l’environnement ! La responsable de cette situation est la très logique inflation, conjuguée pour 76 % des personnes interrogées aussi bien au présent comme au futur. Face à la flambée de prix, elles sont 59 % – près de dix Français sur dix – à avoir réduit leurs dépenses non essentielles (habillement, loisirs…) au cours de la dernière année. Et 30 % à avoir reporté des projets de travaux, déménagement, événements ou autres. Les plus tenaces, plus d’un Français sur deux tout de même (58 %) compte financer les projets qu’ils avaient prévus en ponctionnant à leur épargne via un crédit pour 26 % d’entre eux et un paiement en plusieurs fois sans frais, pour 22 % d’entre eux.
L’étude CSA pour Cofidis conclut qu’il manque ainsi en moyenne 510 euros par mois aux Français pour qu’ils vivent convenablement et qu’ils n’aient plus à s’inquiéter pour leur fin de mois. Un chiffre en augmentation de 43 euros par rapport à 2021, et même un record depuis 2014, année de création du baromètre. Cet argent serait majoritairement consacré à l’alimentation (53 %), puis à l’énergie (29 %) et plus loin encore les loisirs, un poste de dépense qui tient normalement une bonne place, mais qu’on sacrifierait pour les besoins primaires, les courses et le chauffage. Bref, plus personne n’a l’intention de se faire plaisir.