Les services de l’État dans les Yvelines se sont récemment réunis à Freneuse, au sein de la Communauté de Communes des Portes de l’Île-de-France (CCPIF), pour officialiser un projet ambitieux : le Pacte local des Solidarités. Cette initiative, portée par l’État et ses partenaires, a pour but de répondre aux défis socio-économiques propres à ce territoire, illustrant une volonté de ne laisser aucune population ni aucun territoire à l’écart. Le Pacte local des Solidarités s’inscrit dans un cadre de collaboration renforcée pour offrir des solutions concrètes face aux vulnérabilités de la région.
Le pacte vise à renforcer les partenariats locaux et à déployer des actions spécifiques contre la pauvreté, en réponse aux besoins identifiés par le diagnostic départemental de 2023. Ce diagnostic a mis en lumière des problématiques particulières dans la région, notamment en matière de mobilité, d’accès aux droits et d’insertion professionnelle. Un des faits marquants reste l’augmentation de 26 % du nombre de bénéficiaires du Revenu de Solidarité active (RSA) entre 2016 et 2021, bien au-dessus de la moyenne départementale. Ces chiffres témoignent de la fragilité de certains secteurs du territoire, soulignant l’importance d’une action ciblée.
Les premières réunions préparatoires à cette initiative ont eu lieu dès septembre 2024, sous l’impulsion du sous-préfet de Mantes-la-Jolie, du préfet délégué pour l’égalité des chances et du commissaire à la lutte contre la pauvreté en Île-de-France. En octobre 2024, une rencontre réunissant tous les maires du territoire a permis de co-construire ce pacte en tenant compte des besoins spécifiques des habitants. Cet échange a permis de consolider et d’adapter les dispositifs existants pour répondre plus efficacement aux enjeux locaux.
Avec une enveloppe globale de 300 000 €, dont 200 000 € financés par l’État, le pacte met en place plusieurs actions prioritaires. Parmi celles-ci, l’ouverture d’un lieu d’accueil enfant-parent (LAEP) et la création d’un Point Information Jeunesse (PIJ) à Bonnières-sur-Seine visent à garantir l’égalité des chances dès l’enfance. Des mesures pour favoriser l’insertion professionnelle ont aussi été prises, avec le renforcement des permanences de la Mission locale du Mantois et l’accès facilité à la formation Bafa pour les jeunes et les adultes en reconversion. De plus, l’accès aux droits est facilité par des permanences France Services, notamment à travers un véhicule mobile financé par l’État, permettant de toucher les petites communes rurales.
Ces actions se déploient sur l’ensemble des 18 communes de la CCPIF et répondent aux besoins spécifiques des populations éloignées des services publics, que ce soit dans les zones rurales du plateau ou celles de la vallée de la Seine. Une attention particulière est portée aux habitants de ces zones, qui souffrent souvent d’un manque d’infrastructures et d’accès aux services essentiels.
Le pacte va également au-delà des besoins de base en incluant des initiatives culturelles et sportives. Conscients que l’accès à la culture et au sport est souvent limité pour les populations les plus vulnérables, les acteurs du pacte ont financé des projets tels que le « Bazar culturel » et « Mobil’sport ». Ces structures mobiles offriront des activités culturelles et sportives directement au cœur des communes, facilitant l’accès à ces services pour les habitants, et renforçant ainsi le lien social et l’inclusion.
Le Pacte local des Solidarités s’inscrit dans la stratégie nationale de lutte contre la pauvreté, en cherchant à renforcer l’inclusion et l’égalité des chances pour tous les habitants. À travers des actions concrètes et un financement dédié, cette initiative symbolise un engagement clair envers ceux qui en ont le plus besoin, en vue de bâtir un avenir plus équitable et solidaire pour les habitants de la Communauté de Communes des Portes de l’Île-de-France.
Pacte national
Le Pacte des Solidarités a été officiellement présenté en septembre 2023 devant les fédérations et associations engagées dans la lutte contre la pauvreté. Entré en vigueur le 1er janvier 2024, il vise à renforcer les fondements du système social français en apportant des solutions concrètes face aux fragilités persistantes du pays. Malgré son caractère solidaire et redistributif, le système social fait face à des défis de taille : la reproduction de la pauvreté entre les générations, l’incapacité à sortir rapidement et durablement de la précarité, et le phénomène alarmant du non-recours aux droits et aux aides disponibles.
Le Pacte des Solidarités se décline en quatre axes prioritaires. Le premier axe porte sur la prévention de la pauvreté et la lutte contre les inégalités dès l’enfance. Cela passe par une série de mesures pour garantir un accès égal à des temps de socialisation avant 3 ans, la multiplication des dispositifs passerelles vers l’école maternelle et la création du Fonds d’innovation pour la petite enfance. De plus, des actions de soutien à la parentalité sont déployées, avec la création de maisons des parents dans chaque département d’ici 2027. La lutte contre la malnutrition infantile fait également partie des priorités, avec l’extension des petits-déjeuners gratuits dans les écoles des territoires prioritaires et la mise en place du programme Malin en outre-mer. Le plan d’urgence pour les enfants mal logés, qui comprend un objectif de 100 % de scolarisation effective et l’accès à des services de santé et de culture, est également au cœur de cet axe. Le programme Ouverture, permettant à tous les enfants de partir en colonie de vacances, sera un autre pilier de cette stratégie.
Le deuxième axe du Pacte vise à amplifier l’accès à l’emploi pour tous, un objectif central du programme France Travail, dont la cible est le plein-emploi d’ici 2027. Pour ce faire, plusieurs mesures ont été mises en place pour lever les freins au retour à l’emploi. Parmi celles-ci, une prime de reprise d’activité couvrant les coûts liés au retour au travail, et les dispositifs d’accompagnement vers l’emploi, comme le Contrat d’Engagement Jeune (CEJ), sont renforcés pour les jeunes en rupture. Le pacte mise également sur la montée en puissance des expérimentations d’insertion par l’activité économique, avec l’objectif de doubler le nombre de personnes accompagnées chaque année d’ici 2027. D’autres initiatives concernent la garde d’enfants, avec la labellisation de 1 000 crèches supplémentaires, et l’accompagnement simultané emploi-logement via le programme ACSEL. Le pacte prévoit aussi un renforcement de la mobilité solidaire pour les publics modestes, avec des solutions telles que le covoiturage ou les garages solidaires.
Le troisième axe se concentre sur la lutte contre la grande exclusion et l’amélioration de l’accès aux droits. Afin de garantir une solidarité réelle et immédiate pour tous, le Pacte des Solidarités inclut un plan ambitieux de 100 % d’accès aux droits, avec la création de nouveaux centres sociaux et l’expérimentation de 39 territoires Zéro non-recours. Le Gouvernement s’engage également à lutter contre la grande exclusion des femmes précaires, notamment en garantissant des places d’hébergement d’urgence pour celles sortant de maternité. Une attention particulière sera portée à l’accès aux soins pour les plus vulnérables, avec l’ouverture de 2 400 places « hors les murs » et 430 équipes mobiles d’ici 2027.
Enfin, le quatrième axe du pacte, la transition écologique et solidaire, s’attaque au doublement pénalisant des familles précaires face aux changements climatiques. Le Pacte prévoit une série de mesures pour favoriser l’accès à une alimentation saine et durable, en développant des alliances locales de solidarité alimentaire entre producteurs, associations et collectivités. Il introduit également des dispositifs comme la cantine à 1 euro pour les enfants issus des familles les plus modestes et un soutien renforcé aux communes engagées pour améliorer la qualité des repas scolaires. La transition énergétique se traduit par la promotion de la mobilité propre et l’intensification du soutien financier pour faire face à la hausse des dépenses en eau et en énergie, à travers des dispositifs tels que le chèque énergie et la tarification sociale de l’eau.