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Quand le permis de conduire se modernise

Par Marie Aschehoug-Clauteaux
Publié le 3 octobre 2025 à 17h30 – Temps de lecture : 4 minutes

Face à des délais d’attente historiquement longs pour passer le permis de conduire et à une demande en constante augmentation, un plan d’action ambitieux a été mis en place cet été pour transformer durablement l’accès aux examens. Présenté fin juillet, ce dispositif repose sur une double stratégie : des mesures immédiates pour augmenter le nombre de places disponibles et fluidifier les examens, et une réforme de fond destinée à améliorer durablement le taux de réussite des candidats. L’objectif annoncé est clair : répondre à la forte demande sans jamais compromettre la sécurité routière, tout en garantissant un niveau d’exigence élevé et l’absence de coûts supplémentaires pour les candidats.

Dans le détail, le plan d’action prévoit d’abord la création de 80 000 places d’examen supplémentaires d’ici la fin de l’année, avec une progression mensuelle très marquée. Les chiffres pour le mois d’août 2025 font état de 11 785 examens supplémentaires par rapport à août 2024, soit une hausse de 25 %. Les projections pour les mois suivants sont tout aussi encourageantes : 15 100 places supplémentaires en septembre, soit une augmentation de 39 %, et 17 542 en octobre, ce qui représente 59 % de plus qu’à la même période l’an dernier.

Pour soutenir cette augmentation, un important effort a été mené sur le recrutement et la formation des inspecteurs. Plus de cent nouveaux inspecteurs stagiaires sont attendus sur les prochains mois, dont certains entreront en poste dès la fin septembre, tandis que d’autres suivront des formations pour devenir opérationnels en janvier et mai 2026. À ces mesures s’ajoutent dix postes supplémentaires d’inspecteurs créés dans le cadre du budget 2026, afin de renforcer durablement les équipes locales. Les préfets, de leur côté, sont mobilisés pour coordonner sur le terrain l’ensemble des acteurs impliqués dans l’organisation des examens, assurant un suivi efficace et une meilleure répartition des ressources.

Le plan prévoit également des ajustements concrets pour simplifier certaines épreuves, comme le passage de l’examen moto, dont la durée sera alignée sur celle du permis auto à partir du mois de novembre. Ces mesures immédiates visent à répondre rapidement à la tension qui affecte depuis plusieurs années le système d’examens, tout en améliorant l’expérience des candidats.

Mais le dispositif ne se limite pas à des solutions ponctuelles. Une réforme de fond est lancée afin de réfléchir à l’ensemble du parcours d’apprentissage et d’améliorer durablement le taux de réussite, encore inférieur à 60 %. Une mission d’étude sera chargée d’identifier les bonnes pratiques, de valoriser les méthodes efficaces et de proposer des ajustements pédagogiques, toujours dans le respect de la sécurité routière. Parallèlement, un dialogue constant est maintenu avec les acteurs du secteur — inspecteurs, professionnels des auto-écoles et représentants des nouvelles générations d’écoles de conduite — afin de construire un système plus cohérent et mieux adapté aux besoins des candidats.

L’ensemble de ces initiatives montre déjà des résultats tangibles, avec une augmentation notable des places d’examen disponibles et une dynamique positive qui se poursuivra dans les mois à venir. L’objectif est double : réduire la pression sur les candidats et les centres d’examen tout en garantissant que le permis de conduire reste un gage de compétence et de responsabilité. Selon les premières évaluations, les mesures engagées permettent non seulement de répondre à une demande historique, mais également de poser les bases d’une réforme durable capable de moderniser l’ensemble du dispositif. Ce plan d’action, mêlant réponses immédiates et réflexion stratégique à long terme, illustre une volonté de transformation en profondeur du système du permis de conduire. Il entend offrir aux candidats une expérience plus fluide et plus juste, tout en maintenant la priorité absolue : la sécurité sur les routes, un impératif qui ne souffre aucune concession. L’été 2025 marque ainsi un tournant, avec des premiers résultats encourageants qui laissent entrevoir un système plus accessible, mieux structuré et plus efficace pour tous les futurs conducteurs.