Les autorités sanitaires ont reçu le 25 octobre dernier un signalement de suspicion de rage chez un chien âgé de 4 ans, de type croisé Husky […]
Les autorités sanitaires ont reçu le 25 octobre dernier un signalement de suspicion de rage chez un chien âgé de 4 ans, de type croisé Husky et détenu dans un refuge d’Évry-Courcouronnes dans l’Essonne. Les résultats définitifs obtenus le 27 octobre confirment ce diagnostic. Ce chien présentait des symptômes de rage et a mordu plusieurs personnes. Les personnes mordues ont été informées et prises en charge par le Centre antirabique de l’Institut Pasteur dès la suspicion.
L’animal a développé les premiers signes le 19 octobre et est mort le 25 octobre. Pendant toute la période de contagiosité (jusqu’à 15 jours avant les premiers signes), le chien est resté dans le refuge, seul dans son box ou dans une courette de détente. Aucun autre animal du refuge n’a présenté de symptômes ni de signes évocateurs de la rage. Au vu de la période d’incubation, le chien avait nécessairement contracté la rage avant son arrivée au refuge.
L’ARS Île-de-France a mené les investigations sanitaires pour déterminer les personnes ayant pu être exposées au chien pendant sa période de contagiosité (du 5 au 25 octobre). Ces personnes ainsi identifiées ont été contactées par l’agence pour préciser leur exposition et organiser si nécessaire une consultation au centre antirabique. Les éventuelles personnes supplémentaires qui auraient fréquenté le refuge Assistance Refuge Animaux (Ara) situé au 1, rue des Paveurs à Évry-Courcouronnes dans l’Essonne entre le 4 et le 25 octobre, qui auraient été en contact direct avec l’animal (griffures, morsure, léchage sur plaie ou peau lésée ou sur muqueuse) et qui n’auraient pas été déjà contactées par l’ARS Île-de-France sont invitées à contacter le 0 800 811 411 qui leur est réservé.
Les premières investigations, toujours en cours, indiquent que ce chien aurait pu être importé illégalement du Maroc, pays où la rage circule à l’état endémique. Les investigations menées pour identifier précisément la provenance de cet animal sont réalisées par la Direction départementale de la protection des populations (DDPP) du 91, qui a placé le refuge sous arrêté préfectoral de mise sous surveillance le 25 octobre. Le refuge est fermé et interdit d’accès aux personnes non autorisées depuis cette date.
Pour rappel, la rage est mortelle si elle n’est pas traitée à temps. Le traitement préventif de la rage humaine est très efficace s’il est administré après le contact avec l’animal porteur, mais avant l’apparition des symptômes. La France est officiellement reconnue indemne de rage (hors chauves-souris), mais la maladie continue de circuler dans de nombreux pays, notamment en Asie et en Afrique, où le chien reste responsable de la majorité des cas de transmission à l’homme. La rage ne se transmet pas entre humains. Elle a une incubation moyenne de 20 à 60 jours et se présente cliniquement sous deux formes. La plus commune se manifeste par les symptômes classiques mais inconstants d’hydrophobie ou d’aérophobie (intolérance à la sensation de courant d’air) avec une encéphalite à évolution rapide. La forme paralytique, plus rare, se caractérise par une paralysie flasque progressive (les muscles se paralysent progressivement à partir de l’endroit de la morsure ou de l’égratignure) qui évolue plus lentement et qui est plus difficile à diagnostiquer.