L’État vient de franchir une nouvelle étape dans la relance de la filière nucléaire française avec l’annonce officielle du lancement du dispositif « Grand Chantier EPR2 Gravelines » et la nomination de Michel Marbaix comme coordonnateur de ce vaste projet industriel. Sous l’autorité du Préfet de la région Hauts-de-France, ce dernier aura pour mission de piloter, pour le compte de l’État, l’organisation locale et la préparation territoriale nécessaires à la réussite de la construction de deux nouveaux réacteurs de technologie EPR2 sur le site de Gravelines, le plus grand site nucléaire d’Europe de l’Ouest.
Cette décision intervient alors que les grands projets nucléaires suscitent, partout en France, à la fois espoir et questionnements. Le territoire dunkerquois, directement concerné, devra répondre à de nombreux défis : organiser l’accueil de plusieurs milliers de travailleurs pendant la durée du chantier, anticiper les besoins en logements, en infrastructures de transport et en services publics, tout en veillant à intégrer le chantier dans les dynamiques économiques et sociales locales. Le débat public organisé en 2023 sur ce projet de nouveaux réacteurs à Gravelines a fait émerger de nombreuses demandes de la part des élus, parlementaires et acteurs économiques et sociaux du territoire. Ils souhaitaient notamment que l’État clarifie sa méthode et garantisse un pilotage coordonné, associant étroitement les collectivités et les habitants, et assure un accès renforcé aux services publics essentiels dans la perspective de ce chantier hors normes.
C’est dans cette optique que le ministre chargé de l’Industrie et de l’Énergie, Marc Ferracci, et le Préfet de région ont décidé d’activer un dispositif spécifique, dans la lignée de celui mis en œuvre depuis deux ans sur le site de Penly, en Seine-Maritime, où deux autres réacteurs EPR2 doivent également voir le jour. Le dispositif « Grand Chantier EPR2 Gravelines » repose sur une gouvernance dédiée associant l’ensemble des parties prenantes : services déconcentrés de l’État, collectivités locales, porteur de projet, opérateurs nationaux et acteurs économiques locaux. Le coordonnateur, Michel Marbaix, jouera un rôle central dans ce dispositif, en veillant à anticiper les besoins du chantier et de ses impacts sur le territoire : gestion des mobilités, organisation du logement temporaire et pérenne, accompagnement des entreprises locales, emploi, formation et services à la population. Sa mission consistera également à faire de ce projet un levier pour le développement économique du territoire dunkerquois et pour l’attractivité régionale, en l’inscrivant dans une vision durable et concertée.
En lien étroit avec la Délégation interministérielle au Nouveau nucléaire (DINN), qui pilote à l’échelle nationale le programme de relance nucléaire annoncé par le président de la République en 2022, Michel Marbaix pourra s’appuyer sur l’ensemble des services de l’État, à la fois au niveau central et au niveau local. La nomination de ce coordonnateur signe ainsi le coup d’envoi opérationnel de la démarche territoriale autour de l’EPR2 de Gravelines et amorce l’organisation de la gouvernance locale.
Le 18 juin 2025, une première réunion du Comité stratégique local s’est tenue, réunissant les représentants des collectivités, les services de l’État et les principaux acteurs économiques du territoire. Cette rencontre a permis de poser les bases de la feuille de route commune et d’identifier les priorités à traiter rapidement pour accompagner le démarrage du chantier et en faire un moteur de développement territorial partagé.
Avec cette annonce, l’État confirme sa volonté de mener la relance nucléaire française en concertation étroite avec les territoires et leurs habitants, en veillant à faire de ces grands chantiers des projets porteurs d’emplois, d’investissements durables et de services renforcés pour les collectivités d’accueil. Gravelines devient ainsi, aux côtés de Penly, un site stratégique dans la construction du nouveau nucléaire français, qui ambitionne de doter le pays de six nouveaux EPR2 d’ici 2050, afin de répondre aux enjeux de souveraineté énergétique et de décarbonation.