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Santé et emploi dans les outre-mer

Par Marc Blanc
Publié le 11 décembre 2025 à 08h25 – Temps de lecture : 3 minutes

Le gouvernement entend donner un nouvel élan à l’emploi, à la compétitivité économique et à la santé dans les territoires ultramarins. À l’occasion des débats sur le projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2026, Sébastien Lecornu a annoncé une série de mesures présentées comme structurantes, en réponse aux attentes des élus et aux difficultés spécifiques rencontrées dans les outre-mer. Leur mise en œuvre reste toutefois conditionnée à l’adoption du PLFSS.

Sur le plan sanitaire, l’exécutif a dressé un constat préoccupant des inégalités persistantes entre l’Hexagone et les territoires ultramarins. Le diabète y est plus fréquent, notamment à La Réunion et aux Antilles, tout comme l’hypertension artérielle. En Guyane, la pollution au mercure liée à l’orpaillage illégal continue de poser un grave problème de santé publique, tandis que la Polynésie française est confrontée à la diffusion de l’Ice, une forme fumable de méthamphétamine. Pour répondre à ces enjeux, le gouvernement a déposé un amendement visant à renforcer le Fonds d’intervention régional, qui doit être examiné lors des discussions parlementaires. Doté de 100 millions d’euros supplémentaires, le FIR verrait ainsi ses moyens dédiés aux outre-mer augmenter de 40 %. Ce fonds finance des actions locales de santé et permettra aux agences régionales de santé de renforcer la lutte contre la désertification médicale, de développer la prévention, d’améliorer la prise en charge des maladies les plus répandues et de soutenir des expérimentations adaptées aux réalités de chaque territoire.

Un effort spécifique est également prévu pour Mayotte. Le Premier ministre a annoncé son soutien à un amendement parlementaire visant à rendre applicable sur l’île le dispositif d’exonération de cotisations sociales Lodeom. Dans le même temps, le gouvernement prévoit de maintenir pendant un an le dispositif du CICE. À compter du 1er juillet 2026, les deux mécanismes pourraient ainsi se cumuler, représentant un effort financier supplémentaire de 32 millions d’euros pour l’État en faveur de l’économie mahoraise.

À travers ces annonces, l’exécutif affirme sa volonté de mieux intégrer les spécificités ultramarines dans les politiques publiques nationales. L’objectif affiché est double : soutenir durablement les entreprises et les professionnels de santé, tout en réduisant les inégalités et en garantissant une égalité effective des citoyens, quels que soient leur territoire et leur éloignement géographique.