Les précipitations exceptionnelles enregistrées ces derniers jours (il faut remonter à 1965 pour trouver un niveau proche) ont eu un impact sur la qualité de l’eau […]
Les précipitations exceptionnelles enregistrées ces derniers jours (il faut remonter à 1965 pour trouver un niveau proche) ont eu un impact sur la qualité de l’eau de la Seine. Malgré les améliorations constatées ces trois derniers jours, cette qualité est restée légèrement en dessous des niveaux établis par les autorités de santé publique et la World Aquatics servant à protéger la santé des nageurs. La santé et le bien-être des athlètes étant une priorité commune, la World Aquatics et la Fédération française de natation ont décidé d’annuler la Coupe du monde de natation en eau libre 2023 prévue ce week-end.
Lors des dernières semaines, la qualité de l’eau de la Seine avait régulièrement atteint les niveaux requis pour la tenue des compétitions sur le site dédié, démontrant ainsi les progrès importants réalisés. Début juillet, des nageurs se sont, en outre, baignés dans la Seine au Bras Marie, l’un des trois sites du centre de Paris prévus pour accueillir des installations de baignade publique à partir de 2025. Cette amélioration a ainsi pu être constatée lors de l’autorisation donnée par le préfet de la région d’Île-de-France, préfet de Paris le 27 juillet dernier pour l’organisation des épreuves dans la Seine après l’avis favorable rendu par l’Agence régionale de Santé à la lumière des résultats des prélèvements réalisés entre le 6 juin et le 19 juillet.
Si les prélèvements effectués le 17 août dernier pour permettre la tenue du Test Event de Triathlon et Para Triathlon prévu du 17 au 20 août ne se sont pas révélés concluants conduisant les organisateurs à annuler la compétition, les analyses ont tout de même permis de se préparer à l’été 2024, de faire un bilan des améliorations à apporter, puisque ce sont les mêmes équipements terrestres et fluviaux qui seront installés. Ainsi, à un an des Jeux, le déploiement du plan baignade, co-piloté par l’État et la Ville de Paris, continue d’améliorer significativement la qualité de l’eau de la Seine.
Pour mémoire, d’importantes mesures ont déjà été prises depuis plusieurs années pour améliorer la qualité de l’eau de la Seine, grâce à l’engagement de nombreux acteurs (État, Ville de Paris, SIAAP, conseils départementaux du 93 et du 94 notamment). Des travaux ont déjà été réalisés et produisent des effets par temps sec : mise en service en début d’été 2023 de la désinfection des rejets des deux usines de traitement des eaux usées en amont de Paris sur la Seine et sur la Marne, ou encore travaux de mise en conformité progressive des mauvais branchements des bâtiments et des raccordements de bateaux.
À un an des Jeux, la dynamique d’assainissement se poursuit avec l’achèvement des travaux les plus significatifs d’amélioration de la qualité de l’eau dans les prochains mois, en particulier pour faire face à ces événements météorologiques exceptionnels
D’ici 2024, de nouvelles infrastructures seront livrées pour améliorer davantage le traitement des eaux par temps de pluie et ainsi rendre la qualité de l’eau meilleure. À ce titre le bassin de stockage d’Austerlitz, un cylindre de 50 m de diamètre et de plus de 30 m de profondeur stockera plus de 50 000 m3 d’eau, soit l’équivalent de vingt piscines olympiques. Ce bassin permettra d’être mieux préparés aux événements météorologiques exceptionnels en évitant les déversements d’eaux usées dans la Seine en cas de fortes pluies. Grâce à ce bassin, l’excédent d’eau s’écoulera dans le réseau d’égouts pour être traité.
D’autres équipements sont actuellement en construction et seront opérationnels en 2024 : les ouvrages prévus sur le bassin versant du ru Saint-Baudile (Seine-Saint-Denis), le VL 8 (collecteur de grande capacité d’une longueur de près de 9 kilomètres situé entre Essonne et Val-de-Marne) et la station de dépollution des eaux pluviales du Val-de-Marne visant comme le bassin d’Austerlitz à recevoir les eaux de pluie et à les traiter avant qu’elles ne soient rejetées dans le milieu naturel. La totalité des bateaux et des établissements flottants situés à l’amont du site sera raccordée aux égouts.
En outre, des mesures spécifiques sont prévues en 2024 pour réduire l’impact de ces risques météorologiques sur la bonne tenue des compétitions dans la Seine, notamment une journée de contingence pour pouvoir décaler les compétitions en fonction de la qualité de l’eau.