Pour la troisième année depuis 2019, l’institut Harris-Interactive a réalisé pour le compte du Département un baromètre des discriminations en Seine-Saint-Denis. En 2022, le constat reste […]
Pour la troisième année depuis 2019, l’institut Harris-Interactive a réalisé pour le compte du Département un baromètre des discriminations en Seine-Saint-Denis. En 2022, le constat reste malheureusement le même avec toujours 63 % des personnes interrogées qui déclarent avoir été victimes d’actes de discrimination au cours des cinq dernières années (contre 56 % en 2019). Parmi les principaux facteurs de discrimination cités, l’origine ou la couleur de peau, la religion, et le quartier d’habitation.
En 2020, le Département de la Seine-Saint-Denis devenait le premier de France à obtenir la double labélisation « Diversité » et « Égalité professionnelle » de l’Afnor, et publiait un Guide contre les discriminations diffusé très largement aux villes et associations de la Seine-Saint-Denis. Mais face au constat de l’aggravation des discriminations vécues par les habitants, la majorité départementale a souhaité aller plus loin en créant en octobre 2021 son propre Observatoire des discriminations et de l’égalité en Seine-Saint-Denis, afin de mieux connaître la situation, de mieux agir et de mieux valoriser les initiatives existantes.
En juin 2022, le Département lançait une Caravane contre les discriminations pour aller à la rencontre des habitantes et habitants, les informer sur les discriminations, leur faire connaître leurs droits, mais aussi les conseiller sur des situations vécues et les suites à donner, et même déposer des présaisines. Avec l’appui d’associations et du Défenseur des droits, la Caravane a permis de sillonner 17 villes de Seine-Saint-Denis pendant un mois. En juin 2023, la caravane repartira sur les routes avec cette fois-ci 25 villes concernées.
Cette première année a également permis de mener une campagne de testing avec l’association SOS Racisme, sur le sujet du logement. Ce testing réalisé du 21 au 23 septembre 2022 a permis de tester 9 enseignes, avec 2 à 7 agences par enseigne. Cette campagne, dans les conditions de sa réalisation, n’a pas révélé l’existence de discriminations particulières pour la recherche d’un appartement locatif en Seine-Saint-Denis. L’Observatoire compte désormais poursuivre et multiplier les enquêtes et les testings, au sujet notamment de l’accès aux loisirs et/ou aux services publics, en particulier pour les publics jeunes.
L’Observatoire a également lancé en 2021-2022 le dispositif « Jeunes contre le racisme et l’antisémitisme » dans 3 collèges. Ce dispositif, articulé autour de 6 séances de 2 heures d’ateliers et une séance de médiation autour de l’exposition de l’association Remem’beur permet aux élèves de 3e et de 4e de comprendre et d’analyser les mécanismes qui conduisent au racisme et à l’antisémitisme, d’éveiller leur sens critique et de créer des supports de sensibilisation. Pour l’année 2022-2023, le dispositif est étendu à 11 collèges, avec l’appui de trois artistes pour l’animation des séances.
Pour cette deuxième année l’Observatoire va également renforcer son soutien aux associations et initiatives visant à lutter contre les discriminations sous toutes leurs formes, en multipliant les partenariats via la signature de convention autour des objectifs de l’Observatoire ou la participation au grand appel à projet annuel « Agir In Seine-Saint-Denis ».
Les tables rondes et événements vont également continuer de rythmer cette année, à l’image de la table ronde intitulée Racisme, quels impacts sur les enfants ? organisée en mars dernier pour la Journée internationale pour l’élimination de la discrimination raciale, et celle intitulée LGBT+ et quartiers populaires : construire une visibilité face à la stigmatisation et au cumul des discriminations, lors de la Journée mondiale contre les LGBTphobies le 17 mai dernier.
Enfin, dans le cadre de la féminisation des noms de ses bâtiments administratifs et publics, le Département va continuer de mettre à l’honneur des femmes marquantes du combat contre le racisme et les discriminations. C’est déjà le cas de la Maison du Parc départemental Georges Valbon, renommée du nom de la militante contre l’esclavage Victoria Montou en mai dernier.