Le 12 novembre, la Cité Internationale Universitaire de Paris a accueilli la 4e Journée nationale de l’innovation en santé numérique, rassemblant l’ensemble de l’écosystème français du numérique en santé. À cette occasion, Stéphanie Rist, ministre de la Santé, des Familles, de l’Autonomie et des Personnes handicapées, a présenté la stratégie nationale « Intelligence artificielle et données de santé » et annoncé la mise en place d’une gouvernance renouvelée du numérique en santé. Bruno Bonnell, secrétaire général pour l’investissement en charge de France 2030, a quant à lui détaillé les résultats et perspectives du plan France 2030, notamment dans le domaine de la santé numérique.
Le deuxième volet de la stratégie nationale sur l’IA en santé, intitulé « Transformer et améliorer notre système de santé avec l’IA », a été dévoilé. Fruit d’une concertation réunissant plus de 70 acteurs et enrichie par 90 contributions publiques, cette stratégie vise à structurer et encadrer l’usage de l’intelligence artificielle autour de trois objectifs : déployer des IA de confiance utiles à la qualité des soins, garantir un modèle économique durable pour les solutions à fort impact collectif et anticiper les effets organisationnels, éthiques et humains. Cinq axes d’action sont mis en place, incluant une gouvernance ouverte, une cartographie annuelle des usages, des méthodologies d’évaluation médico-économique, un accompagnement réglementaire et financier ainsi que des actions de formation pour les utilisateurs. Cette approche privilégie une mise en œuvre agile, centrée sur le terrain, et souligne que l’IA est destinée à enrichir la relation entre professionnels de santé et patients, sans jamais la remplacer.
Depuis 2019, la Délégation au Numérique en Santé a instauré un dialogue structuré entre pouvoirs publics et acteurs de l’écosystème. Cette gouvernance évolue aujourd’hui pour répondre aux enjeux liés à l’Espace Européen des Données de Santé et à l’usage de l’IA. Le Conseil du Numérique en Santé voit ses missions élargies pour intégrer l’ensemble des sujets numériques, et son comité exécutif rassemble institutions, chercheurs, industriels, patients et usagers, soutenu par neuf comités sectoriels.
La santé numérique constitue une filière prioritaire dans le cadre de France 2030. Pilotée par la Délégation ministérielle au numérique en santé avec l’Agence de l’innovation en santé, la stratégie « Santé numérique » rassemble les ministères concernés et le Secrétariat général pour l’investissement. Structurée en cinq axes et 32 actions, elle soutient l’ensemble des projets sur tout le territoire, fluidifie les étapes critiques et offre une approche systémique attendue par l’écosystème. Plus de 120 projets lauréats ont été accompagnés en 2025, avec un engagement financier de plus de 550 millions d’euros pour près de 350 projets portés par plus de 660 acteurs, illustrant la volonté du Gouvernement de faire de la France un leader en santé numérique.
Dans le cadre des Grands Défis d’innovation, deux appels à projets ont été lancés en 2025 sur les dispositifs médicaux numériques en santé mentale et ceux au service du bien vieillir. L’appel consacré à la santé mentale a permis de sélectionner trois projets lauréats, visant à développer des solutions concrètes pour le repérage, la prévention et la prise en charge des troubles psychiques.
Enfin, le Guichet national de l’Innovation et des Usages en e-Santé, G_NIUS, fête ses cinq ans et a accompagné plus de 500 000 innovateurs dans leurs démarches. Opéré par l’Agence du Numérique en Santé, il propose des services spécialisés, des parcours thématiques et facilite l’expérimentation via les tiers-lieux. En 2026, un service régional sera déployé pour rapprocher l’innovation des besoins locaux et territoriaux, renforçant ainsi l’accompagnement des porteurs de projets et la diffusion des solutions innovantes au service de la santé publique.

