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Stratégie pour l’emploi des jeunes

Par Marie Aschehoug-Clauteaux
Publié le 15 juillet 2025 à 10h51 – Temps de lecture : 4 minutes

Élisabeth Borne, ministre d’État, ministre de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Astrid Panosyan-Bouvet, ministre chargée du Travail et de l’Emploi, et Marie Barsacq, ministre des Sports, de la Jeunesse et de la Vie associative, présentent au Conseil National pour l’Emploi du 16 juillet 2025 les axes de la nouvelle stratégie gouvernementale pour l’emploi des jeunes.

Bien que la France compte désormais une proportion de jeunes diplômés du supérieur supérieure à la moyenne européenne, l’insertion professionnelle reste un défi : un tiers des jeunes connaissent une trajectoire marquée par le chômage ou l’inactivité après leurs études, et le taux de chômage des jeunes approche les 20 %. Le taux d’emploi des 15-24 ans en France est également inférieur à celui d’autres pays européens, notamment pour les moins de 19 ans et les jeunes disposant de faibles qualifications. On compte aujourd’hui près de 1,4 million de jeunes de 15 à 29 ans qui ne sont ni en études, ni en emploi, ni en formation.

Plusieurs facteurs expliquent cette situation : un manque d’information sur les débouchés réels des formations, une valorisation excessive du diplôme au détriment de l’expérience et de la formation pratique ou continue, et une inadéquation entre les politiques publiques et les besoins concrets des entreprises et du monde du travail. De plus, malgré l’existence de nombreuses initiatives, le manque de coordination entre acteurs demeure un point de fragilité.

Dans la continuité du plan « 1 jeune 1 solution », le Gouvernement lance une stratégie nationale visant à accélérer l’insertion professionnelle des jeunes, structurée autour de trois axes principaux : améliorer l’orientation, la formation et l’information sur les métiers qui recrutent ; renforcer les liens entre les jeunes et le monde de l’entreprise à toutes les étapes de leur parcours ; anticiper et prévenir les ruptures, accompagner les jeunes fragiles et promouvoir les parcours intensifs d’insertion.

Au lieu de multiplier les actions sans hiérarchie réelle, la démarche retenue consiste à concentrer les efforts sur une liste courte de mesures jugées structurantes, coconstruite à l’issue d’une large concertation menée avec les parties prenantes ces deux derniers mois. La liste soumise au Conseil National pour l’Emploi comprend notamment l’enrichissement des outils d’information sur les débouchés (Inserjeunes, Insersup, plateformes Avenir(s)), le développement de la découverte des métiers dès le collège, avec une attention particulière à la mixité dans les filières scientifiques, la systématisation de l’accompagnement personnalisé par France Travail et les Missions locales pour les lycéens professionnels, la création de 50 000 places de formation en alternance sur les premiers niveaux de qualification, ainsi que la mise en œuvre d’expériences en entreprise précoces pour les jeunes en contrat d’engagement.

D’autres mesures visent à professionnaliser davantage les conseillers de l’emploi, à engager les employeurs dans le recrutement et le mentorat, à faciliter le travail étudiant compatible avec la poursuite des études, ou encore à piloter de façon plus efficace l’obligation de formation des 16-18 ans. Enfin, la stratégie prévoit la mobilisation accrue des dispositifs d’accompagnement intensifs (Epide, E2C, service civique, écoles de production) et un renforcement du mentorat orienté vers les publics prioritaires.

Cette stratégie fera l’objet d’un pilotage coordonné avec les régions, les branches professionnelles, les entreprises, les missions locales, les collectivités et les associations, et sera adaptée en continu en fonction des besoins de terrain. Pour Élisabeth Borne, il s’agit de placer la jeunesse au cœur de l’action gouvernementale avec une ambition affirmée : permettre à chaque jeune de réussir, de s’émanciper, et de tracer sa voie. Astrid Panosyan-Bouvet, pour sa part, souligne que la réussite de l’insertion doit s’appuyer sur un partenariat étroit avec tous les acteurs du réseau de l’emploi et du monde de l’entreprise, pour des réponses adaptées et professionnalisantes. Marie Barsacq met en avant le rôle clé de l’information, de la valorisation des dispositifs d’engagement, et le prolongement de l’héritage des Jeux olympiques et paralympiques pour placer le sport et l’engagement au service de l’insertion professionnelle.