Un an après son lancement, le Campus de la transformation publique s’impose comme un outil stratégique pour renforcer les compétences internes de l’État. Créé fin 2024 au sein de la Direction interministérielle de la transformation publique (DITP), il a déjà permis de former près de 80 000 agents issus de l’État, des collectivités et de la fonction publique hospitalière, totalisant plus de 103 000 jours de formation.
Dans un contexte de transformation accélérée de l’action publique, l’enjeu est clair : réduire la dépendance aux prestataires externes en développant massivement les compétences en interne. Cette orientation, soutenue par de nombreux travaux institutionnels, fait désormais partie intégrante de la stratégie de souveraineté opérationnelle de l’État.
Le Campus se positionne comme la plateforme de référence pour accompagner les projets de modernisation des administrations. Il propose aujourd’hui 26 formations variées : modules certifiants en partenariat avec CentraleSupélec, sessions dédiées à la conduite de projets, outils de simplification, méthodes de design de services ou encore sciences comportementales. La demande est forte, tirée notamment par les formations en compétences relationnelles et managériales, très sollicitées sur le terrain.
Certaines thématiques dominent : la transformation managériale, suivie par près de 24 000 agents ; la lutte contre les incivilités, essentielle pour les personnels au contact des usagers ; et les méthodes d’intelligence collective, qui séduisent de plus en plus les équipes. Le Campus s’appuie pour cela sur les plateformes Mentor et FunMooc, tout en développant une offre importante de formations en présentiel.
Au-delà des contenus pédagogiques, l’écosystème mobilise un vaste réseau : plus de 1 900 experts, 150 laboratoires d’innovation territoriale et plus de 150 outils clés en main, dont certains connaissent un fort succès, notamment ceux dédiés à la simplification administrative ou aux nouvelles pratiques managériales.
Les ministères économiques, l’Éducation nationale et l’Intérieur figurent parmi les plus grands utilisateurs de ces ressources, preuve que la transformation touche l’ensemble des métiers publics.
Cette première année marque une montée en puissance décisive. Les prochains mois seront consacrés à élargir l’offre, en développant notamment de nouvelles formations en langage clair, en facilitation ou encore autour de l’accueil dans les services publics. Une « mallette de l’impact » doit également contribuer à diffuser une culture d’évaluation et de pilotage par les résultats dans les administrations.
Pour la DITP, la dynamique est lancée : la transformation publique se fera par et avec les agents, grâce à un investissement massif dans leurs compétences. Dans un service public en constante mutation, apprendre en continu devient un levier essentiel pour renforcer l’efficacité et la proximité de l’action publique.

