1. Home
  2. Enjeux économiques
  3. Transition écologique : le gouvernement publie sa stratégie pluriannuelle de financement et le budget vert 2026

Transition écologique : le gouvernement publie sa stratégie pluriannuelle de financement et le budget vert 2026

Par Renaud Morelli
Publié le 26 octobre 2025 à 13h08 – Temps de lecture : 4 minutes

Le gouvernement a rendu publique la deuxième édition de la Stratégie pluriannuelle des financements de la transition écologique et de la politique énergétique (SPAFTE), accompagnée de la sixième édition du budget vert. Ces deux documents, transmis au Parlement, visent à donner une vision d’ensemble des efforts financiers engagés par la France pour atteindre ses objectifs climatiques et écologiques à moyen terme, tout en assurant la transparence de l’action publique.

Présentée comme un exercice inédit de cohérence budgétaire et stratégique, cette double publication illustre la volonté du gouvernement de concilier transition écologique et soutenabilité des finances publiques. « Agir aujourd’hui pour financer la transition écologique, c’est limiter le coût des crises futures », souligne le communiqué, qui met en avant les bénéfices économiques, sociaux et sanitaires d’un investissement massif dans la décarbonation.

Le budget vert, intégré au rapport sur l’impact environnemental du budget de l’État, permet d’évaluer, selon une méthodologie standardisée, les effets positifs ou négatifs des dépenses publiques sur l’environnement. La SPAFTE, elle, fixe les grandes orientations financières pour les années à venir, en identifiant les besoins d’investissement et les leviers à mobiliser, publics comme privés.

En 2024, les investissements en faveur de la décarbonation de l’économie française ont dépassé 110 milliards d’euros, un niveau record. Mais pour tenir les engagements de la France à horizon 2030, ces investissements devront doubler d’ici la fin de la décennie. Dans le même temps, les investissements carbonés devront être divisés par deux. Ces efforts concernent non seulement la réduction des émissions de gaz à effet de serre, mais aussi d’autres priorités écologiques majeures comme la préservation de la biodiversité, la gestion durable de l’eau ou encore la résilience des territoires face aux risques climatiques.

Le gouvernement insiste sur la mobilisation de tous les acteurs dans cette trajectoire : l’État, les entreprises, les collectivités et les ménages. Les acteurs privés, qui représentent 80 % des investissements totaux de l’économie française, sont appelés à jouer un rôle central, soutenus par des outils publics incitatifs.

Sur le périmètre du budget vert, le projet de loi de finances pour 2026 prévoit 45,8 milliards d’euros de dépenses de l’État favorables à l’environnement, en hausse de 2,1 milliards d’euros par rapport à 2025 et de 5,1 milliards d’euros par rapport à 2024. Ces montants concernent les dépenses dites « favorables et mixtes », hors plan de relance, et traduisent une progression continue des moyens alloués à la transition écologique.

Le gouvernement met en avant la continuité de ses dispositifs phares : MaPrimeRénov’, pour la rénovation énergétique des logements ; le leasing social, permettant aux ménages modestes de louer une voiture électrique à coût réduit ; le soutien à la décarbonation de l’industrie, visant à accompagner les entreprises dans leurs investissements verts. Ces aides sont maintenues, mais davantage ciblées pour maximiser leur efficacité et contribuer à la réduction du déficit public. Elles s’accompagnent d’un renforcement de la lutte contre la fraude et les effets d’aubaine. À ces dispositifs budgétaires s’ajoute le levier du système des certificats d’économies d’énergie (CEE), qui soutient la baisse de la consommation d’énergie et l’électrification des usages. L’État mobilise également d’autres outils – fiscalité, réglementation, garanties publiques, information – pour orienter les capitaux privés vers des projets compatibles avec la neutralité carbone et les objectifs environnementaux européens.