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Transition énergétique : Châtenay-Malabry mise sur la géothermie

Par Assia Bedja
Publié le 8 octobre 2025 à 15h40 – Temps de lecture : 4 minutes

La géothermie s’impose peu à peu comme l’un des leviers majeurs de la transition énergétique en Île-de-France. Le 29 septembre dernier, Marc Guillaume, préfet de la région d’Île-de-France et préfet de Paris, s’est rendu à Châtenay-Malabry sur le site d’un forage de géothermie profonde, symbole d’un mouvement de fond qui transforme la manière dont la région envisage sa production et sa consommation de chaleur. Au cœur de sa visite, un message clair : l’État, par l’intermédiaire du Fonds Chaleur opéré par l’Ademe, entend soutenir et accélérer le développement de la chaleur renouvelable dans une région qui concentre un potentiel géothermique unique en Europe.
Créé en 2009, le Fonds Chaleur est devenu au fil des années un instrument stratégique pour accompagner collectivités et entreprises dans leurs projets de production de chaleur à partir de ressources renouvelables. Son impact est déjà considérable : plus de 480 projets soutenus en Île-de-France, 650 millions d’euros d’aides versées, la création de 820 kilomètres de réseaux de chaleur et une production équivalente à la consommation annuelle de deux millions d’habitants. Pour l’année 2025, ce sont déjà près de 92 millions d’euros qui ont été mobilisés dans la région, avec douze projets structurants représentant à eux seuls 340 millions d’euros d’investissements. Géothermie, biomasse et réseaux de chaleur se combinent pour façonner un paysage énergétique en mutation.
L’Île-de-France occupe une place singulière dans ce domaine. Première région française et deuxième européenne en matière de géothermie profonde, elle constitue un véritable laboratoire à ciel ouvert. La richesse de son sous-sol en nappes aquifères chaudes lui confère un avantage compétitif rare. Pour Marc Guillaume, il ne fait aucun doute que cette ressource doit être exploitée avec ambition mais aussi avec vigilance : « C’est un véritable laboratoire pilote à l’échelle européenne », a-t-il affirmé, en rappelant que l’État se porte garant à la fois de la sécurité des installations et de la préservation de la ressource dans la durée. Depuis 2023, un plan national vise d’ailleurs à multiplier par deux, voire par trois, le nombre de projets de géothermie profonde d’ici 2030, un objectif qui place l’Île-de-France en première ligne de cette stratégie.
L’exemple du réseau de chaleur partagé entre Châtenay-Malabry et Le Plessis-Robinson illustre parfaitement cette dynamique. Avec un investissement total de 96 millions d’euros, dont 29 millions apportés par l’Ademe, ce projet constitue l’un des plus emblématiques de la région. À terme, il permettra de fournir une chaleur renouvelable et locale à 15 000 logements grâce à un réseau de 28 kilomètres. Son impact environnemental sera direct : chaque année, il évitera l’émission de 17 000 tonnes de CO2, soit l’équivalent des rejets de 8 500 voitures. Mais au-delà des chiffres, il traduit une volonté d’ancrer la transition énergétique dans le quotidien des habitants, en réduisant leur dépendance aux énergies fossiles tout en garantissant une stabilité des prix.
Lors de sa visite, Marc Guillaume a tenu à souligner que cette mobilisation n’est pas abstraite, mais concrète et tangible. Elle s’appuie sur une alliance entre l’État, les collectivités locales, les entreprises et les citoyens. « L’État se mobilise concrètement, aux côtés des collectivités, des entreprises et des citoyens, pour que la chaleur renouvelable devienne un axe majeur de la transition énergétique. Chaque réalisation renforce la souveraineté énergétique de nos territoires et permet une stabilité des prix de l’énergie pour les consommateurs », a-t-il insisté.
La géothermie, longtemps perçue comme une technologie de niche, apparaît désormais comme un pilier central de l’avenir énergétique francilien. En conjuguant innovation, sobriété et ancrage territorial, elle offre une réponse crédible aux défis climatiques, tout en renforçant la résilience économique et sociale des territoires. Le site de Châtenay-Malabry est le signe visible d’un choix de société, celui de miser sur des ressources locales, durables et accessibles, pour écrire une nouvelle page de la transition énergétique francilienne.