Ce n’était pas un simple coup de truelle. C’était le geste inaugural d’un projet pensé comme un moteur pour le développement économique, écologique et social de Tremblay-en-France. Ce matin du 15 juillet, sous un ciel lumineux et devant un parterre de partenaires économiques, élus et acteurs du territoire, le maire François Asensi, l’entrepreneur Gilbert Caron et les architectes Bruno et Yves Croizé, ont posé la première pierre d’un complexe logistique de nouvelle génération. Un moment fort, chargé de sens, marquant le point de départ concret d’une dynamique de transformation territoriale portée par une vision commune.
Situé sur une emprise de 25 000 m2, le futur site accueillera quatre entrepôts de 2 000 m2 chacun, conçus dans une logique modulaire, écologique et multifonctionnelle. Ces espaces répondront à des besoins logistiques aussi divers que complémentaires. L’un d’eux sera dédié à l’entreprise France Affichage Plus, pour le dispatching national de campagnes d’affichage. Un second bâtiment servira au stockage temporaire de papier, de bobines et de palettes en provenance des imprimeries de la région parisienne. Les deux autres entrepôts sont appelés à héberger, d’une part, une société liée au transport aérien et à l’aéronautique – un choix naturel dans un périmètre aussi proche de la plateforme de Roissy-CDG – et, d’autre part, une activité de commerce de gros dans les domaines du textile, du mobilier, de la décoration, de l’emballage ou encore du bricolage. Selon les configurations du marché et les besoins exprimés, l’ensemble du site pourrait aussi être mobilisé par un seul et même opérateur, ou accueillir des fonctions événementielles, comme la logistique de salons ou une centrale d’achat.
Ce projet d’envergure s’inscrit dans un écosystème économique local particulièrement dense. Tremblay-en-France, véritable hub du transport et de la logistique, compte près de 200 entreprises actives dans ces secteurs, représentant à elles seules quelque 5 000 emplois directs. À l’échelle départementale, la commune concentre à elle seule 28 % des entreprises de logistique internationale de la Seine-Saint-Denis. Cette vitalité repose sur une géographie favorable – au cœur du Triangle d’or aéroportuaire – mais aussi sur une stratégie politique assumée : faire de la logistique un levier de création d’emplois, de modernisation industrielle et de cohésion territoriale.
Derrière cette nouvelle opération immobilière, on retrouve Gilbert Caron, figure incontournable de l’impression et de la logistique en France. Président de Print France Offset (PFO), il est également à la tête de plusieurs sociétés immobilières, dont la SCI des 2 G de Tremblay et la SCI du Delta d’Or, toutes deux détentrices d’actifs stratégiques en Île-de-France. L’homme connaît bien le territoire : tout près du chantier en cours, il opère des activités de logistique d’impression, de stockage, de gestion de fichiers, de routage, mais aussi des services innovants comme l’e-procurement. L’ensemble repose sur un maillage national de plus de 600 partenaires, transporteurs, imprimeurs, prestataires techniques, qui constituent un réseau logistique souple et puissant.
Mais au-delà de l’entrepreneuriat, Gilbert Caron se distingue aussi par un engagement marqué sur le plan sociétal. Fondateur de Communication Solidarité, il œuvre depuis plusieurs années pour la presse de rue et la réinsertion de personnes précaires à travers des actions éditoriales et sociales. Il est également impliqué dans la foncière solidaire Drôle de dimanche, développée en lien avec le Samu social, dont la mission est de créer des lieux d’hébergement dignes pour des publics en grande difficulté. Après un premier site inauguré à Noisy-le-Grand, une deuxième structure doit voir le jour d’ici un an dans les Hauts-de-France. Une manière concrète, pragmatique et résolument humaniste d’articuler performance économique et utilité sociale.
Le nouveau complexe logistique de Tremblay n’échappe pas à cette logique vertueuse. Conçu par les architectes Bruno et Yves Croizé, il répond aux standards les plus exigeants en matière d’intégration environnementale. Les bâtiments seront dotés de toitures écologiques, de matériaux durables et d’une gestion énergétique sobre. L’aménagement du site privilégie les continuités écologiques avec les espaces naturels avoisinants, dans une volonté claire d’insérer harmonieusement l’outil industriel dans le tissu urbain local.
Environ 40 emplois directs sont attendus sur le site, auxquels s’ajouteront des opportunités indirectes dans la logistique, le transport, la maintenance ou les services. Pour François Asensi, ce chantier est emblématique de l’avenir que la municipalité souhaite bâtir. Une première pierre qui marque bien plus que le début d’un chantier. Elle incarne la volonté municipale d’un développement équilibré, qui donne du sens à la croissance économique en la plaçant au service de ses habitants. Le maire a aussi insisté sur l’importance de renforcer les passerelles entre collectivités, entreprises, institutions et monde associatif, pour encourager les coopérations locales et faire émerger des projets réellement partagés.
Car à Tremblay, les initiatives de Gilbert Caron ne sont pas des îlots isolés. Elles participent à la structuration d’un véritable écosystème logistique qui irrigue l’ensemble du territoire. La concentration d’activités crée des effets d’entraînement positifs : mutualisation de moyens, montée en compétence des sous-traitants, mobilisation de la main-d’œuvre locale, circulation des savoir-faire. En somme, une dynamique de cluster qui favorise la résilience et l’ancrage territorial. « Ce moment marque bien plus qu’un acte de construction : il symbolise une ambition, une vision tournée vers l’avenir et un engagement concret en faveur du développement économique », souligne l’entrepreneur, marquant ainsi sa « volonté de bâtir une croissance durable et partagée ».
Ce chantier ne se résume donc pas seulement à l’ouverture d’un nouveau site, mais s’inscrit dans une vue d’ensemble. Celle d’un territoire capable de s’adapter, d’innover, de concilier efficacité économique et exigences environnementales. À l’heure où les chaînes d’approvisionnement mondiales se réorganisent, où la logistique devient un maillon stratégique de la souveraineté industrielle, Tremblay-en-France démontre qu’elle a toute sa place dans le Grand Paris qui s’invente. Derrière cette pierre posée, c’est un avenir commun que l’on construit, brique par brique, avec détermination – et responsabilité.
Tremblay-en-France : une première pierre pour l’avenir

Par Samy Abtroun
Publié le 22 juillet 2025 à 08h35 – Temps de lecture : 6 minutes