Ce 29 avril, le Centre Pierre Mendès France à Bercy a été le théâtre d’une mobilisation inédite en faveur de l’Économie sociale et solidaire (ESS), à l’occasion de la première Conférence des financeurs de ce secteur stratégique. Ouverte par Éric Lombard, ministre de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique, et Véronique Louwagie, ministre déléguée chargée du Commerce, de l’Artisanat, des Petites et Moyennes Entreprises et de l’ESS, cette rencontre a réuni un large éventail d’acteurs engagés pour relever collectivement les défis de financement auxquels fait face l’ESS.
Dans un contexte économique où les incertitudes se multiplient, plus de soixante participants issus de la diversité des mondes économique, associatif et institutionnel ont répondu présents : représentants d’entreprises de l’ESS, investisseurs institutionnels, gestionnaires de fonds d’investissement à impact, banques publiques, élus, représentants de collectivités territoriales et parlementaires. Tous ont partagé une même conviction : l’ESS constitue un levier majeur pour construire une société plus résiliente, inclusive et durable, à condition que ses acteurs puissent accéder aux financements à la hauteur de leurs ambitions.
Cette conférence a été pensée comme une première étape concrète dans l’élaboration du futur plan de financement du secteur, un chantier structurant qui viendra nourrir la stratégie nationale de l’ESS, actuellement en préparation et dont la publication est prévue pour novembre 2025. À travers cette démarche de co-construction, le Gouvernement entend proposer une vision à long terme, articulée autour d’un calendrier clair, d’objectifs concrets et d’un accompagnement renforcé des structures de l’ESS dans tous les territoires.
La rencontre, structurée en deux séquences, a permis de poser un diagnostic partagé autour des principaux freins à l’accès au financement, qu’ils soient d’ordre technique, réglementaire ou structurel. Les participants ont pu échanger sur les obstacles rencontrés par les entreprises de l’ESS – qu’il s’agisse de leur faible capitalisation, de la complexité des dispositifs existants ou encore de la difficulté à mobiliser des investisseurs traditionnels – et formuler les premiers axes de travail pour y répondre. Il s’agit désormais de bâtir un environnement financier plus lisible, plus stable et plus favorable à l’innovation sociale, à l’expérimentation territoriale et au changement d’échelle des projets.
Dès le mois de mai, un travail technique va être engagé, réunissant administrations concernées et acteurs de terrain, avec l’objectif d’identifier des solutions concrètes, ambitieuses et opérationnelles. Une nouvelle réunion plénière est prévue après l’été pour présenter les premières avancées issues de cette concertation, avant l’intégration progressive des propositions dans la stratégie nationale d’ici l’automne. Ce processus aboutira en novembre 2025 à la publication d’une feuille de route nationale pour l’ESS, dotée d’un volet financement co-construit, ancré dans les réalités du terrain et pensé pour les dix années à venir.
Les ministres ont unanimement salué la qualité des contributions et l’engagement des participants. À travers cette première conférence, c’est une dynamique collective qui se met en place pour faire de l’Économie sociale et solidaire non plus une économie alternative, mais une composante essentielle du modèle économique et social français. Son rôle dans la lutte contre les inégalités, la transition écologique, l’innovation territoriale et la création d’emplois durables en fait aujourd’hui un pilier incontournable du développement national.
Cette conférence marque le début d’une mobilisation durable : elle engage tous les acteurs – publics, privés, institutionnels et citoyens – à coopérer, innover et investir ensemble dans un projet économique au service de l’intérêt général. L’ESS, par son ancrage local, ses valeurs et sa capacité à répondre aux besoins sociaux non satisfaits, a plus que jamais besoin d’un écosystème de financement robuste, équitable et adapté à ses spécificités. C’est tout l’enjeu des mois à venir, et la promesse d’un avenir plus solidaire et plus inclusif pour l’économie française.