Géré par la société InfraVia, ce fonds, qui vient d’être lancé, a vocation à être investi par des partenaires privés, industriels comme financiers, et sera abondé par l’État dans le cadre de France 2030, à hauteur de 500 millions d’euros. La Caisse des Dépôts sera l’opérateur pour le compte de l’État de cet investissement. Incluant l’investissement de l’État, Infravia vise une levée de fonds à hauteur de 2 milliards d’euros.
Depuis 2021, France 2030 accélère l’émergence, l’industrialisation et la croissance des entreprises à travers notamment des fonds et fonds de fonds qui concentrent les efforts sur les secteurs prioritaires, notamment les industries et le développement durable, générateurs de croissance et d’emplois sur l’ensemble du territoire.
Dans le prolongement de la stratégie française en matière de métaux critiques, ce fonds investira en minoritaire, aux côtés d’industriels ou d’acteurs miniers français et européens, dans des projets portant sur la chaîne de valeur des minerais et métaux critiques (extraction, transformation, recyclage), en France, en Europe et à l’international. Ces participations viseront à sécuriser des approvisionnements (« off-take ») associés à ces projets pour le bénéfice de l’industrie française et européenne. Il agira en partenariat étroit avec les autres acteurs publics et privés du financement de projet et appliquera les meilleurs standards sociaux et environnementaux dans les projets qu’il soutiendra.
Ce dispositif vient compléter les outils déjà mis en place par le Gouvernement en 2022, pour sécuriser les approvisionnements dans l’industrie française dans ces composants clés de la transition énergétique, notamment l’appel à projet « métaux critiques » du plan France 2030 qui soutient la R&D et le déploiement de capacités industrielles dans ce secteur, et la création de l’Observatoire français des ressources minérales pour les filières industrielles (Ofremi) qui a vocation à rassembler l’expertise géologique et diplomatique française au service des industriels.
La mise en œuvre de la transition énergétique conduira en effet à une augmentation sans précédent des besoins en minerais et métaux critiques, en particulier pour la mobilité électrique et la production d’énergie décarbonée. C’est en particulier le cas du lithium dont les besoins sont appelés à quadrupler en dix ans, ou encore du nickel, du cobalt et des terres rares. Afin de ne pas passer d’une dépendance à une autre, et étant donné la rareté d’accès à ces ressources dans un contexte économique et géopolitique mondial de plus en plus complexe, la souveraineté des approvisionnements de l’industrie française et européenne est un enjeu majeur de la réussite de la transition énergétique, et une des conditions de la réindustrialisation verte.