Val-d’Oise : le futur bois des Aulnaies

Le bois des Aulnaies est situé sur les communes de Taverny et de Saint-Leu-la-Forêt. Portés par l’Agence des Espaces verts de la Région Île-de-France qui imagine, […]

Le bois des Aulnaies est situé sur les communes de Taverny et de Saint-Leu-la-Forêt. Portés par l’Agence des Espaces verts de la Région Île-de-France qui imagine, aménage et protège les espaces naturels franciliens, de nouveaux aménagements devraient changer le visage de ce territoire d’ici la fin de l’année 2023. Ce nouvel espace naturel – 16 hectares tout de même ! – qui sera ouvert au public a précisément pu compter sur les idées et les attentes des riverains, à travers un diagnostic « en marchant » et autres enrichissantes réunions. Coût de cet aménagement, un bon million d’euros.
Situé entre la forêt de Montmorency et les buttes du Parisis, le bois des Aulnaies, pourtant stratégique dans sa localisation géographique, a non seulement pâti des aléas du temps, mais il souffre aujourd’hui d’une vraie valorisation. Initialement relié au bois de Boissy, il a été progressivement morcelé en fonction de l’urbanisation de la plaine – à tel point qu’une autoroute, l’A115, les sépare désormais – et se retrouve réduit à un bois anarchique, traversé de part en part et en grande partie fragmenté. L’Agence des Espaces verts relève ainsi des atteintes à la qualité forestière, paysagère et d’usages, un manque de lisibilité et de qualité des entrées du bois, une surfréquentation et la proximité d’infrastructures qui le desservent fortement.

Les enjeux
Les enjeux de ce nouvel aménagement, déterminants en l’état et entendus comme tels par tous les acteurs de ce chantier d’ampleur, sont multiples. Il s’agit d’abord de régénérer le bois en canalisant ses cheminements. Aujourd’hui, alors que des « dents creuses » créées par les démolitions de pavillons lui ôtent toute identité, des lianes en nombre et des fûts non débités confèrent à ce lieu un sentiment d’abandon. Cet état de délaissement est accentué par des sols piétinés, empêchant le développement d’un sous-bois et, selon les termes de l’étude, « déqualifiant fortement l’ambiance du boisement ».
D’ambiances – au pluriel –, il est d’ailleurs également question dans ce projet. Il importe en effet de les valoriser, car le territoire s’y prête beaucoup : qualités de lumière très agréables, zones d’arrêt marquées par l’utilisation des troncs comme mobilier… ou encore des floraisons saisonnières en nappes colorées constituant de véritables événements. Lorsqu’on s’y promène et qu’on ouvre vraiment les yeux, on réalise à quel point le lieu est naturellement remarquable, certains espaces de sous-bois jouant même avec les rayons du soleil.
Lors du « diagnostic en marchant » partagé par les riverains, de Taverny autant que de Saint-Leu-la-Forêt, d’autres enjeux d’aménagement pour le moins importants ont été répertoriés, avec l’aval des professionnels. Ce sont ces échanges raisonnés qui ont permis d’avancer des solutions pérennes et de construire le futur bois des Aulnaies. En premier lieu, la connexion des espaces (du bois des Aulnaies au territoire) est indispensable : connexion du bois au domaine régional (bois de Boissy et plaine agricole au sud et 5e avenue au nord) et connexion à l’échelle territoriale (équipements structurants et trame verte) – la forêt de Montmorency n’est pas loin non plus. Autre impératif, la formalisation de cheminements, parfaitement définis et hiérarchisés, de telle sorte qu’ils soient praticables par tous : un tel réseau devra clarifier les circulations et les circuits, explique l’Agence des Espaces verts : « chemins principaux en grave et chemins secondaires en terre ».

Un réseau de cheminements clarifiera les circulations et les circuits, chemins principaux en grave et chemins secondaires en terre.

Dans un même souci de clarté, l’aménagement des entrées sera repensé, en mettant en place des espaces de transition dans le bois pour lui donner une identité propre, de l’harmonie et du caractère. Ces entrées seront notamment mises en valeur par un vocabulaire commun pour leurs différentes typologies : motif du verger, signalétique spécifique… Des jardins de poche – petits espaces végétalisés qui s’insèrent dans des espaces inutilisés – seront aménagés qui feront lien entre ville et bois, sous cette belle expression reprise du projet « de forêt jardinée ».
Les entrées et les jardins de poche bénéficieront d’un soin particulier. Deux grands axes d’action ont été définis. Primo, les sols et mobiliers : des placettes seront aménagées (pavés de réemploi et de passerelles en bois et corten, un acier pratique et durable) et marqueront les seuils tandis qu’un mobilier spécifique sera installé : plaque d’entrée en corten et un mobilier qui améliorera la qualité d’accueil.
Deuzio, les ambiances végétales – point fondamental qui servira véritablement de fil conducteur – sont déclinées en deux sujets distincts : les motifs paysagers (répétition d’un motif de verger dans les espaces transitionnels, création de clairières en gestion différenciée et plantation de haies champêtres florifères pour atténuer le vis-à-vis entre promenade et riverains) ; et une palette végétale spécifique qui comprendra pour les vergers, des espèces favorables à l’avifaune (pommiers sauvages, merisiers, cerisiers de Sainte-Lucie, poiriers sauvages, néfliers) et pour les arbres forestiers, des espèces issues de l’écosystème originel du bois (érables champêtres, chênes, charmes).
Enfin, dernier point de ce « diagnostic en marchant », l’amélioration du boisement. Il s’agit ici de préserver les sols des boisements pour éviter le piétinement et favoriser la pousse de la régénération (par l’installation de ganivelles en rotation), de poursuivre la mise en sécurité par l’abattage des bois morts et de recréer des lisières pour éviter les vis-à-vis sur les propriétés privées.

Préserver les sols des boisements pour éviter le piétinement et favoriser la pousse de la régénération (état actuel en haut et état projeté).

Points particuliers
Des points d’aménagement particuliers ont été retenus dans des lieux précis de l’une et l’autre des communes traversées.
À Taverny, l’entrée par le chemin des petits sentiers sera améliorée : structuration de la zone de stationnement (5 places), création d’une placette pavée d’entrée, décalage et piétonnisation du chemin forestier, avec mise à distance des jardins privés par la plantation d’une haie arbustive. L’entrée par le chemin de la descente de Boissy et le passage le long du bassin du Siare (Syndicat intégré Assainissement et Rivière de la région d’Enghien-les-Bains) sera également revue : transformation de la dent creuse en jardin de poche, avec ouverture d’un chemin jusqu’à la rue Jean-Baptiste Clément, structuration de la zone de stationnement (6 places) et suppression du stationnement sauvage et mis en défens du domaine régional par des noues plantées. L’entrée dite « rue Octave Dubois » verra le nettoyage de la parcelle et la création d’une prairie fleurie, l’aménagement d’une placette en pavés de grès qualifiant l’entrée du bois, la préservation de l’intimité des riverains par la plantation de haies champêtres et la constitution d’un verger pour l’avifaune.
Côté Saint-Leu-la-Forêt, l’entrée du chemin de la Hurée qui s’imposera comme une entrée privilégiée du bois depuis cette commune bénéficiera de la plantation d’un verger en lisière reprenant le motif du jardin structuré comme porte d’entrée du bois, de la suppression de l’emprise gravillonnée et de l’aménagement d’une placette qualifiant l’entrée du bois.


Calendrier
• Octobre 2022 : attribution du marché de travaux.
• Décembre 2022 : préparation des travaux.
• Janvier-juin 2023 : travaux d’aménagement.
• Été 2023 : interruption du chantier.
• Automne 2023 : plantations.
• Décembre 2023 : livraison.