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Vers un essor de l’œnotourisme

Par Gilbert Caron
Publié le 19 juin 2025 à 23h15 – Temps de lecture : 4 minutes

Lors d’une visite à Saumur, Nathalie Delattre, ministre déléguée chargée du Tourisme, a dévoilé les grandes lignes de sa feuille de route dédiée à l’œnotourisme, un secteur en plein essor qui pourrait bientôt faire de la France la première destination européenne dans ce domaine d’ici 2030. Ce projet, élaboré en collaboration avec le Conseil supérieur de l’œnotourisme présidé par Hervé Novelli, vise à professionnaliser, structurer et amplifier l’attractivité internationale de cette filière stratégique.

L’engouement pour l’œnotourisme ne cesse de croître : en 2024, 12 millions de visiteurs ont participé à des activités liées à la découverte des vignobles et à la dégustation de vins, soit une hausse de 20 % par rapport à 2016. Parmi ces visiteurs, les touristes étrangers représentent une part importante, attirés notamment par la richesse de la gastronomie et du patrimoine viticole français. Un tiers d’entre eux considèrent même le vin comme une motivation principale de leur séjour en France.

L’œnotourisme constitue un véritable moteur économique qui profite à un large éventail d’acteurs. Outre les vignerons, ce sont également les restaurateurs, hôteliers, guides, artisans et offices de tourisme qui bénéficient du dynamisme de ce secteur. Pour fédérer ces professionnels, le label d’État « Vignobles & Découvertes » a vu le jour et compte aujourd’hui 75 destinations labellisées, mobilisant plus de 8 700 acteurs. Ce dispositif permet de diversifier l’offre touristique, d’alléger la pression dans les zones saturées par le tourisme de masse, tout en valorisant des territoires ruraux souvent moins visités. Il contribue aussi à mieux répartir les retombées économiques du tourisme à travers tout le pays.

Malgré ces succès, la filière reste confrontée à plusieurs obstacles qui freinent son plein développement. L’accès aux financements, les lourdeurs administratives, la complexité de la transformation de certains bâtiments agricoles en lieux d’accueil, ainsi que des problèmes d’accessibilité pour certains publics, sont autant de défis à relever.

Pour répondre à ces enjeux, Nathalie Delattre s’appuie sur les recommandations du Conseil supérieur de l’œnotourisme et a présenté cinq axes majeurs pour structurer et renforcer la filière. Parmi ces priorités figurent la simplification des normes d’urbanisme pour faciliter l’adaptation des bâtiments ruraux, l’amélioration de l’accessibilité notamment pour les personnes en situation de handicap, ainsi que le développement des compétences des professionnels via la formation et la certification. Le soutien à l’innovation, à la transition écologique et à l’investissement dans les infrastructures d’accueil est également au cœur de ce plan, tout comme la mise en place d’événements nationaux et locaux dédiés, à l’image d’une Journée nationale de l’œnotourisme ou de fêtes viticoles écoresponsables.

Nathalie Delattre a souligné l’importance de cette double force qui fait de la France un leader incontesté : « La France est la première destination touristique au monde et une référence planétaire en matière de vin. L’œnotourisme se trouve à l’intersection de ces deux atouts majeurs. Mon ambition est claire : faire de la France la première destination œnotouristique en Europe d’ici 2030. »

Cette feuille de route sera portée lors du prochain Comité interministériel du tourisme, symbole de l’engagement de l’État pour un développement touristique à la fois dynamique, durable et inclusif, qui tire pleinement parti du potentiel exceptionnel des régions viticoles françaises.