La Société des Grands Projets a remis officiellement la gare Villejuif – Gustave Roussy en gestion technique à Île-de-France Mobilités et à RATP GI, les responsables […]
La Société des Grands Projets a remis officiellement la gare Villejuif – Gustave Roussy en gestion technique à Île-de-France Mobilités et à RATP GI, les responsables des infrastructures et de la gestion du réseau. Cette remise des clés symbolise la fin d’un chantier titanesque, le point culminant d’années de travail, de défis surmontés, et de solutions techniques novatrices. Dès janvier 2025, la gare, à la croisée des lignes 14 et 15 du Grand Paris Express, s’apprête à accueillir ses premiers passagers. Mais au-delà de l’aspect fonctionnel, elle incarne un projet d’envergure, visant à transformer un territoire tout entier et à améliorer les mobilités pour des centaines de milliers de Franciliens.
Un projet visionnaire
La gare Villejuif – Gustave Roussy n’est pas qu’un simple terminal de transport ; elle s’inscrit au cœur d’un projet bien plus large qui entend redéfinir la dynamique de toute la région sud de l’Île-de-France. L’une des caractéristiques les plus fascinantes de ce projet est sa capacité à intégrer une véritable vision urbaine, en conjuguant la modernité d’une infrastructure de transport au développement d’un quartier stratégique, le Campus Grand Parc. À quelques pas de l’Institut Gustave-Roussy, un centre de renommée mondiale dans la lutte contre le cancer, la gare deviendra le pivot d’une zone en pleine mutation.
L’Institut, un acteur majeur dans le domaine médical et scientifique, emploie plus de 3 000 personnes et est un véritable pôle d’innovation. Cependant, son emplacement, historiquement difficile d’accès, freinait les déplacements des professionnels de santé, des chercheurs et des patients. L’arrivée de cette gare modifie radicalement cette réalité, en offrant une connectivité directe et rapide avec le reste de la région parisienne.
Au-delà de la gare, la transformation s’étend à tout un territoire. Le futur quartier Campus Grand Parc ne se contentera pas d’être un simple espace de transit. Il accueillera 15 000 m2 dédiés aux activités économiques, 10 000 m2 d’espaces commerciaux et plus de 30 hectares d’espaces verts, tout en intégrant des logements et des bureaux modernes. Cette redynamisation de l’espace ne se contente pas de faciliter les déplacements ; elle promet également de métamorphoser le quartier en un véritable centre d’attractivité économique et social pour la région.
Des défis techniques monumentaux
Construire une gare de cette envergure, à la croisée de deux lignes de métro, n’était pas sans défis. Dès les premières étapes du projet, la Société des Grands Projets a dû faire face à un obstacle de taille : la différence de niveau entre le point culminant du Val-de-Marne, où se trouve l’Institut Gustave-Roussy, et le tracé de la ligne 15 Sud, qui passe sous la Bièvre à Cachan, à deux kilomètres de là. Initialement, une solution avait été envisagée pour creuser la gare à une profondeur de 70 mètres, un défi d’ingénierie gigantesque. Mais après plusieurs études de faisabilité et une réflexion approfondie, une nouvelle solution a été trouvée, permettant de ramener les quais à une profondeur de 48,8 mètres, tout en maintenant la fonctionnalité et la sécurité des infrastructures.
Les travaux de génie civil ont commencé en avril 2017, et la gare Villejuif – Gustave Roussy est aujourd’hui la plus profonde de France. Une distinction qui ne durera pas longtemps, puisque la gare Saint-Maur – Créteil, sur la même ligne 15 Sud, prendra bientôt la tête de ce classement. Cette profondeur, bien qu’impressionnante, n’était qu’un des nombreux défis techniques à surmonter. La gare devait accueillir simultanément deux lignes de métro, la ligne 14 et la ligne 15, ce qui imposait la construction de deux tunnels parallèles, creusés à des moments différents, mais avec une coordination extrême pour éviter toute interférence entre les travaux. C’est là qu’intervient l’ingéniosité des équipes techniques et des tunneliers qui ont mené cette tâche avec une précision et une expertise impressionnantes.
Les tunneliers Allison et Amandine ont été les héros de ce chantier. Dans un ballet souterrain saisissant, ces machines ont traversé le cœur de la gare en creusant les tunnels avec une précision millimétrique. Le premier, Allison, piloté par un consortium de la RATP, a ouvert la voie, suivi de près par Amandine, opérée par la Société des Grands Projets. Ces deux géants du génie civil ont permis de réaliser en quelques mois un exploit sans précédent, faisant de la gare un modèle de collaboration et de savoir-faire.
Un projet accéléré
Une des particularités de ce projet réside dans l’accélération de son calendrier. En effet, la gare Villejuif – Gustave Roussy devait impérativement être prête avant l’ouverture de la ligne 14, prévue pour les Jeux olympiques et paralympiques de 2024. Cette exigence a poussé les équipes à travailler à un rythme effréné, avec des ajustements techniques importants. Le fût central de la gare a dû être modifié en cours de projet, tout comme la conception du pont-cadre destiné à relier les tunnels. La nécessité de terminer les opérations de terrassement à temps pour l’arrivée du tunnelier Allison a conduit à des innovations dans la gestion du chantier, permettant de respecter les délais tout en garantissant la sécurité et la fiabilité des infrastructures.
Le tunnelier Allison, une machine colossale de 1 000 tonnes, a fait une entrée spectaculaire dans la gare en traversant l’espace encore en construction, avant de voir le pont temporaire en béton armé relevé pour permettre l’installation des rails de la ligne 14. Ce travail méticuleux a permis d’accélérer le processus et d’assurer que la gare soit prête à accueillir les premiers voyageurs dès janvier 2025.
Une gare prête pour l’avenir
À un mois de l’ouverture de la gare, la Société des Grands Projets et ses partenaires peuvent être fiers de l’aboutissement de ce projet hors norme. La gare Villejuif – Gustave Roussy n’est pas seulement un terminal de transport, elle est une véritable vitrine de l’ingénierie et de l’architecture modernes, un modèle de collaboration entre les différents acteurs du Grand Paris Express, et un symbole du dynamisme de la région Île-de-France.
Dès janvier, les premiers voyageurs emprunteront la ligne 14 pour découvrir une gare à la fois fonctionnelle, moderne et conçue pour répondre aux besoins des usagers du futur. Mais la gare Villejuif – Gustave Roussy, c’est aussi un projet qui s’inscrit dans la transformation profonde du Sud francilien. Un carrefour stratégique qui dessine le visage de la métropole de demain, avec un métro souterrain à la fois rapide et connecté, un quartier en plein développement et une ambition de mobilité durable et efficace.
Ce projet, déjà emblématique, n’est que le début. Avec l’ouverture de la ligne 15 autour de 2026, la gare Villejuif – Gustave Roussy prendra toute sa dimension, en devenant un centre névralgique de la région, en phase avec les enjeux économiques, sociaux et environnementaux du XXIe siècle. Elle sera ainsi l’un des piliers de la métropole du Grand Paris, et un modèle pour les futurs projets d’infrastructure à travers le pays.