Le 25 novembre dernier, les Yvelines se sont une nouvelle fois engagées dans la lutte contre les violences faites aux femmes à l’occasion de la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes. Cette date, inscrite depuis 1999 au calendrier des Nations Unies, rend hommage aux trois sœurs Mirabal, militantes politiques assassinées sur ordre du dictateur dominicain Rafael Trujillo en 1961, et rappelle l’urgence de protéger toutes les femmes, dans tous les contextes de leur vie, qu’il s’agisse du domicile, du lieu de travail ou de l’espace public.
Partout dans le département, les initiatives se multiplient tout au long du mois de novembre pour sensibiliser, informer et accompagner les femmes victimes de violences. La mobilisation prend des formes diverses, allant des colloques et conférences à des ateliers pratiques, en passant par des stands itinérants et des interventions pédagogiques dans les établissements scolaires. Pour les professionnels des institutions et associations partenaires, plusieurs colloques ont permis d’aborder des thématiques variées : comprendre et nommer les traumatismes invisibles, analyser les violences non traitées et mettre en lumière les impacts psychologiques sur les victimes. Pour les étudiants, des conférences et des ateliers ont mis l’accent sur les violences liées au handicap ou sur l’accès aux droits, tandis que des Serious Games ont été proposés aux collégiens pour éveiller leur sensibilité aux problématiques de harcèlement et de violences dans le cadre scolaire et familial.
Deux manifestations ouvertes au grand public ont ponctué cette semaine de mobilisation. Le dimanche 23 novembre, une marche a relié la mairie de Porcheville à Issou, offrant un espace symbolique de visibilité et de solidarité envers les victimes. Le mercredi 26 novembre, la Maison des étudiants de l’UVSQ à Guyancourt a accueilli la pièce de théâtre « Crie moins fort », qui a permis d’aborder avec intensité et émotion la question des violences subies par les femmes. Ces initiatives, alliant expression artistique et mobilisation citoyenne, ont été conçues pour toucher un public large et sensibiliser à la gravité et à la complexité du phénomène.
Au-delà de ces actions symboliques, le département des Yvelines a mis en place des dispositifs concrets pour protéger les femmes. Plusieurs centres d’accueil de jour, tels que L’Étoile à Versailles, l’Étincelle en bureau mobile, la Maison des Femmes Calypso à Plaisir et Women Safe and Children, offrent un accompagnement juridique, psychologique et social aux victimes. En matière d’hébergement d’urgence, 271 places sont disponibles, auxquelles s’ajoutent 20 places pour les auteurs de violences conjugales, permettant une réponse immédiate en cas de danger. Des dispositifs innovants complètent cette protection : le bracelet anti-rapprochement, attribué à 26 femmes en 2024, et le téléphone grave danger, utilisé par 141 victimes pour se protéger d’un danger imminent, témoignent de l’attention portée à la sécurité individuelle.
La mobilisation repose également sur des dispositifs nationaux accessibles dans tout le département. Le numéro d’écoute « 3919 » est disponible 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, et la plateforme numérique d’accompagnement des victimes (PNAV) permet d’échanger avec des policiers et gendarmes formés spécifiquement aux violences sexistes, sexuelles et conjugales. Dans ce cadre, les forces de l’ordre des Yvelines ont suivi des formations spécialisées, et 13 intervenantes sociales sont présentes dans les commissariats et gendarmeries pour écouter, orienter et soutenir les victimes.
Grâce au réseau Erré, les élus ruraux relais de l’égalité facilitent l’accès aux droits des femmes dans les communes moins densément peuplées, et deux appartements dans le sud des Yvelines offrent des solutions d’hébergement d’urgence. Depuis juin 2021, un dispositif innovant permet aux victimes de bénéficier gratuitement de taxis pour se rendre dans des structures d’aide, déposer plainte ou accéder à des soins, renforçant ainsi l’accompagnement et la protection en situation d’urgence.
Ces mesures sont soutenues par des moyens financiers conséquents : en 2024, plus de quatre millions d’euros ont été consacrés à la prévention, au fonctionnement des centres, aux dispositifs de protection et au déploiement des intervenantes sociales. Elles s’inscrivent également dans le cadre du Grenelle contre les violences conjugales, lancé en 2019, qui a permis de structurer une mobilisation locale coordonnée et renforcée, offrant une réponse globale et accessible aux victimes.
Cette Journée internationale constitue ainsi, dans les Yvelines, un moment de sensibilisation et d’action concrète, rassemblant pouvoirs publics, associations et citoyens autour d’un objectif partagé : prévenir, protéger et accompagner. L’ensemble des initiatives déployées rappelle que la lutte contre les violences faites aux femmes est un combat quotidien, qui nécessite vigilance, coordination et engagement durable de tous les acteurs de la société.
Violences faites aux femmes : les Yvelines mobilisées
Par Marie Aschehoug-Clauteaux
Publié le 25 novembre 2025 à 13h30 – Temps de lecture : 5 minutes
