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Département : protection phonique du CDG Express

Par Marc Blanc
Publié le 6 juin 2025 à 09h02 – Temps de lecture : 4 minutes

Alors que la mise en service du CDG Express, la future liaison ferroviaire rapide entre Paris Gare de l’Est et l’aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle, est prévue pour 2027, le projet continue de susciter une vive opposition dans les territoires qu’il traverse, et tout particulièrement en Seine-Saint-Denis. À travers un vœu adopté en séance, les élus du Conseil départemental dénoncent l’insuffisance des protections acoustiques prévues et réclament des mesures concrètes pour préserver la qualité de vie et la santé des riverains.
Depuis son lancement, le CDG Express fait l’objet de nombreuses critiques de la part des collectivités locales et des habitants. Pensé avant le Grand Paris Express et sa future ligne 17, qui offrira une desserte en métro automatique de la plateforme aéroportuaire d’ici 2030, ce projet de transport privé traversera plusieurs communes sans y marquer le moindre arrêt. À rebours des objectifs de désenclavement des territoires et de réduction des inégalités d’accès aux transports, le CDG Express incarne une vision centralisée du développement, concentrée autour de Paris et indifférente aux besoins des villes de banlieue.
Le projet est d’autant plus controversé qu’il emprunte en grande partie les voies du RER B, une ligne de transport public essentielle à près d’un million de voyageurs quotidiens. En cas de perturbation, le CDG Express aura la priorité sur cette ligne, au détriment des usagers du quotidien. À cela s’ajoutent des préoccupations environnementales et sanitaires majeures. Le futur train circulera à une vitesse moyenne de 140 km/h, avec un passage toutes les sept minutes entre 5 heures et minuit. Or, à cette vitesse, le niveau sonore généré par chaque rame peut atteindre entre 95 et 105 décibels – bien au-delà du seuil de danger pour l’audition, fixé à 85 décibels par le ministère de la Santé.
Malgré ces impacts, à peine 0,5 % du budget global du projet est consacré à la protection phonique. Quelques murs antibruit sont bien prévus, notamment à proximité de la gare de Sevran-Livry, mais ils demeurent largement insuffisants face à l’ampleur du problème. « Il est inacceptable que ce projet, censé incarner la modernité, se fasse au prix de la santé des habitants et aggrave encore les inégalités territoriales », déclarent les élus départementaux, qui soulignent que la Seine-Saint-Denis a déjà trop souvent été reléguée au second plan dans les politiques d’aménagement.
Face à ce constat, le Conseil départemental de la Seine-Saint-Denis formule plusieurs demandes. Il appelle à une révision rapide du dispositif de protection phonique le long du tracé, avec la mise en place d’écrans et de murs antibruit d’une hauteur suffisante partout où cela s’avère nécessaire, ainsi qu’un programme d’isolation phonique des logements riverains. Il réclame également une révision du mode d’exploitation du CDG Express avant sa mise en service, afin de prévoir une réduction de la vitesse des trains dans les zones denses.
Autre revendication importante : l’instauration d’une tarification accessible pour les salariés de la plateforme aéroportuaire, qui doivent pouvoir bénéficier d’un forfait équivalent au Navigo pour emprunter cette liaison, sans subir un surcoût injustifié.
Enfin, les élus saisissent le préfet de Région afin qu’une réunion d’urgence soit organisée avec l’ensemble des parties prenantes – collectivités locales, opérateurs, État – pour que les ajustements nécessaires soient apportés sans délai, bien en amont de l’entrée en service du CDG Express.