Face à la progression de la dermatose nodulaire contagieuse, le Gouvernement a décidé d’accélérer la vaccination généralisée des bovins dans le Sud-Ouest. Cette orientation a été arrêtée à l’issue de deux réunions interministérielles présidées par le Premier ministre, avec un objectif clair : enrayer la propagation du virus et protéger durablement l’élevage français.
La nouvelle stratégie sanitaire repose sur une vaccination massive et rapide des zones touchées et des territoires environnants, afin de constituer un véritable cordon sanitaire. Sont concernés les départements où des foyers ont été identifiés – Ariège, Aude, Haute-Garonne, Hautes-Pyrénées et Pyrénées-Orientales – ainsi que ceux intégrés à la zone de protection élargie, parmi lesquels le Gers, l’Hérault, les Landes, les Pyrénées-Atlantiques et le Tarn. Au total, près de 750 000 bovins doivent être vaccinés. En Ariège, les 1 000 exploitations du département doivent avoir achevé la vaccination de leurs troupeaux d’ici la fin de l’année 2025.
Pour mener à bien cette campagne exceptionnelle, l’État mobilise des moyens humains sans précédent. Aux vétérinaires des services publics s’ajoutent des praticiens volontaires venus de toute la France, qu’ils soient encore en activité ou récemment retraités, ainsi que des vétérinaires militaires et des élèves vétérinaires. Les préfets sont chargés d’organiser et de suivre la campagne au niveau local, avec la possibilité de mettre en place des équipes dédiées exclusivement à la vaccination afin d’accélérer les interventions. À l’échelle nationale, une cellule interministérielle d’accélération de la vaccination sera coordonnée par Pascal Sanjuan, nommé préfet référent, chargé d’un suivi quotidien des opérations et de l’adaptation permanente de la stratégie.
L’exécutif entend également lever les obstacles logistiques pour garantir une vaccination rapide et continue. Les armées et la sécurité civile sont mobilisées pour acheminer les doses dans les territoires concernés. Un stock de 500 000 doses, déjà disponible au ministère de l’Agriculture, est en cours de distribution vers les cabinets vétérinaires, et les premières injections ont déjà commencé dans plusieurs départements. Parallèlement, une nouvelle commande de vaccins est en cours de conditionnement aux Pays-Bas ; une première livraison de 400 000 doses doit arriver dès le 18 décembre, transportée grâce aux moyens logistiques de l’État. D’autres doses seront conservées en réserve afin de pouvoir réagir immédiatement en cas d’extension de l’épizootie.
La vaccination s’accompagne de mesures strictes de contrôle des mouvements d’animaux. Les déplacements de bovins sont interdits dans les départements concernés et les contrôles routiers seront renforcés par les forces de l’ordre afin d’éviter toute propagation vers d’autres régions. Le Gouvernement appelle à la responsabilité collective, rappelant que la France dispose du premier cheptel bovin d’Europe, avec 16 millions d’animaux et une richesse génétique construite sur plusieurs décennies. Le non-respect des règles expose les contrevenants à des amendes de 750 euros par bovin transporté illégalement, ainsi qu’à des poursuites pénales.
Conscient des difficultés économiques et humaines que traverse la filière, l’État déploie également un plan de soutien destiné à sécuriser l’avenir de l’élevage dans le Sud-Ouest. Un fonds de plus de 10 millions d’euros sera mobilisé pour aider directement les petits élevages des zones touchées, complété par des exonérations de charges fiscales et sociales. Les dispositifs déjà existants pour les éleveurs confrontés à l’abattage de leur troupeau sont renforcés : indemnisation au prix du marché, prise en charge de la désinfection des exploitations, compensation des pertes d’exploitation et accompagnement psychologique. Les indemnisations seront par ailleurs défiscalisées et exonérées de cotisations sociales afin de faciliter la reprise d’activité.
Afin d’atténuer le choc que représente l’abattage sanitaire, le Gouvernement prévoit des mesures spécifiques pour accélérer la reconstitution des cheptels, en lien avec les chambres d’agriculture et les professionnels de la filière. Les petits élevages bénéficieront d’un accès prioritaire à des animaux sélectionnés, notamment des génisses à haute valeur génétique, pour reformer rapidement des troupeaux viables.
Sur le plan européen, la France engage des échanges avec l’Italie et l’Espagne afin de faire reconnaître la crédibilité de sa stratégie sanitaire et de permettre, dès que possible, la reprise des exportations de bovins vaccinés vers ces marchés clés. Des discussions sont également en cours avec la Commission européenne pour garantir la fluidité des échanges au sein du marché intérieur et défendre les intérêts de l’élevage français dans un contexte de crise sanitaire majeure.

