Le tribunal de commerce de Lyon a officiellement placé ce 27 septembre la société Scopelec en redressement judiciaire. Quelque 2 600 emplois sont menacés. Spécialisée dans l’entretien et […]
Le tribunal de commerce de Lyon a officiellement placé ce 27 septembre la société Scopelec en redressement judiciaire. Quelque 2 600 emplois sont menacés. Spécialisée dans l’entretien et l’installation de réseaux de télécommunications (pose de fibre optique et entretien du réseau cuivré notamment), la Scopelec, créée dans les années 1970, est l’une des plus anciennes sociétés coopérative et participative de France. Basée à Sorèze dans le Tarn, elle est présente en Haute-Garonne dans la commune de Saint-Orens, près de Toulouse. Elle emploie 500 personnes en Occitanie.
La société espérait que son plus gros client – Orange pour ne pas le nommer – débloque les fonds qui auraient pu la sauver. Depuis mars dernier, elle est mise à mal par la décision de son opérateur historique de ne plus renouveler ses contrats avec elle. Contrats qui représentaient deux tiers du chiffre d’affaires de la Scop (464 millions d’euros). Arguant du fait que le service rendu manquait de qualité et la société de compétences, Orange n’a pas suivi son sous-traitant. Sur France Bleu, Marc Blanchet, son directeur technique et du système d’information, a expliqué : « L’enjeu était d’abord pour nous un enjeu de qualité pour que les clients soient bien servis en termes d’installation de la fibre optique, or la qualité n’était plus au rendez-vous et c’est ce qui a amené Scopelec à perdre des marchés ».
Scopelec comptait plus de 3 800 salariés, dont 80 % en mobilité. Depuis la fin 2021, plus de 1000 employés, volontairement partis, ont pu retrouver un job dans le même secteur. La mobilisation des salariés mais aussi de quelques élus (Parlement, Région, mairie) n’a pas suffi. François Ruffin, député France insoumise qui s’était notamment déplacé sur place a vivement dénoncé « le massacre par Orange » et « l’abandon par l’État » de la première Scop de France, mais aussi le silence de Macron et Le Maire qui « actent la lente agonie productive du pays ». Christophe Ramond, le président du conseil départemental du Tarn, a critiqué l’attitude d’Orange qui préfère faire appel à une entreprise luxembourgeoise et des travailleurs détachés. Le premier actionnaire d’Orange a tranché : l’État, dont « l’absence de médiation efficace et la prise de position partiale pour la défense des intérêts d’Orange » avaient été précisément dénoncées par Scopelec il y a plusieurs mois.