Ce 20 mai 2025, la Chambre de commerce et d’industrie de Paris Île-de-France, en collaboration avec le réseau Enterprise Europe Network de la Commission européenne, réunissait les acteurs économiques pour une quinzième édition du Forum Europe placée sous le signe de l’urgence climatique. Un thème qui n’a rien d’abstrait pour les entreprises, sommées aujourd’hui de conjuguer compétitivité et durabilité, face à des bouleversements environnementaux de plus en plus tangibles.
Installé dans le cadre solennel de la CCI Paris Île-de-France, l’événement se voulait à la fois pointu dans les analyses et pragmatique dans les solutions. Il a rassemblé décideurs, experts, représentants d’institutions européennes et entrepreneurs autour d’une conviction commune : la transition écologique n’est plus une option, elle est une condition de survie économique. Pourtant, les faits demeurent préoccupants. Deux tiers des PME françaises continuent de percevoir la question environnementale comme une contrainte plutôt qu’un levier d’opportunités, selon les chiffres rappelés en introduction. Un constat qui confère à ce type de forum un rôle d’accélérateur, voire de déclencheur.
Dominique Restino, président de la CCI Paris Île-de-France, donnait le ton en compagnie de Thomas Sasportas, journaliste de BFM Business, maître de cérémonie de la soirée. Ensemble, ils ont dressé les contours d’un événement pensé pour inspirer l’action et fournir aux entreprises les outils concrets pour se transformer.
Jessica Larsson, cheffe de la représentation en France de la Commission européenne, ouvrait le bal des interventions avec un état des lieux des politiques communautaires en matière de transition écologique. « Quels sont les enjeux et les perspectives pour l’Europe ? » : à cette question, elle a répondu par l’ambition du Pacte vert et les dispositifs de soutien au tissu économique local, mis en œuvre à Bruxelles.
Jean-Marc Jancovici, associé du cabinet Carbone 4 et président du Shift Project, devait porter le message le plus percutant de la soirée. Son intervention, sobrement intitulée « Pourquoi agir maintenant ? », entend balayer les illusions de l’attentisme. Chiffres et graphiques à l’appui, il importe de rappeler que le coût de l’inaction dépasse déjà celui de la transition, et que chaque année perdue rend les ajustements futurs plus radicaux et plus douloureux.
Cette approche était prolongée par une séquence dédiée à la stratégie nationale et à ses implications régionales, avec Jean-Marc Picard, de la Drieat, et Dominique Mocquax, vice-président de la CCI de Seine-et-Marne. Une manière d’ancrer le débat dans la réalité des territoires, en soulignant notamment le rôle des collectivités dans l’accompagnement des entreprises.
Pour les dirigeants présents, l’un des moments les plus attendus était sans conteste la table ronde dédiée aux leviers concrets et aux financements disponibles avec Damien Huet (Association pour la transition bas carbone), Patricia Blanc (Ademe), Hélène Quillien (Bpifrance) et Yann Wehrling (Région Île-de-France). Les dispositifs d’aide, les guichets disponibles et les bonnes pratiques à adopter méritaient d’être détaillés.
Deux témoignages d’entrepreneurs donneront chair et crédibilité à cette ambition : ceux de Nicolas Pomeau, président de CVO, et de Bertrand Bailly, CEO du groupe Davidson. Leurs récits illustraient qu’engager son entreprise dans une démarche durable ne relève ni de la naïveté ni de la seule responsabilité morale, mais bien d’un choix stratégique et visionnaire.
C’est enfin Marie-Christine Oghly, vice-présidente en charge de l’international à la CCI Paris Île-de-France, qui devait clore la soirée sur une note d’ouverture. À l’heure où les chaînes de valeur s’internationalisent, la transition écologique doit aussi être pensée à l’échelle globale, dans une logique de coopération économique et d’innovation partagée.